leurs bateaux; plusieurs mancpièrent de courage et rebroussèrent
cheinin; les autres ayant continué à avancer, virent une
terre au nord et s’y arrêtèrent ; plusieurs allèrent ensuite à l’est,
trouvèrent un fleuve, s’établirent sur ses rives et y vécurent longtemps
en paix. Un jour , un jeune homme lança, en jo u an t , une
flèche de l’autre côté du fleuve : elle tomba malheurensement
sur un homme et le tua. Il s’ensuivit une querelle , on prit les
armes ; les premiers furent vainqueurs et chassèrent les autres
dans les montagnes.
Voici ce qu’ils racontent de l’origine des louti’es de mer ; Un
jour un frère et une soeur devinrent amoureux l’un de l’autre; ne
pouvant se marier ensemble, ils se précipitèrent dn haut d’un rocher
de la pointe orientale d’Ounalachka dans la mer, et furent
métamorphosés en loutres de mer. C’est pourquoi les Aléoutes,
qui mangent la chair de tous les animaux marins, s’abstiennent
de celle des loutres.
Ces peuples sont très-adonnés aux plaisirs des sens et même à
un vice infâme; cependant, depuis que les Russes se sont établis
chez eux, il a beaucoup diminué ; il est encore assez commun à
Kadiak. Autrefois, quand des parents avaient un fils d’nne jolie
figure, ils l’élevaient comme une fille, lui en faisaient porter fha-
billement, et le formaient aux travaux particuliers aux femmes;
quand il avait atteint fàge de quinze à seize ans, ils le donnaient
en mariage à un homme riche.
Kadiak a aujourd’hui un établissement très-considérable; on y
a bâti Line église ■. il s’y trouve deux moines qui instruisent les jeunes
gens des principes de la religion et leur enseignent à lire. On dit
que presque tous savent lire, et qu’à Onnalachka il s’en trouve
aussi beaucoup qui sont parvenus à ce degré d’instruction. On s’y
est pris d’abord d’une singulière manière avec les Aléoutes jiour
en faire des chrétiens : on les rassemblait par douzaines; on les
poussait dans une rivière, et on les y baptisait. On leur tlomiait
l i n e croix et une chemise blanche, propre. Plusieurs Aléoutes se
sont présentés à diverses reprises pour être bajitisés de nouveau,
afin de recevoir la croix el la chemise.
Les Aléoutes représentent souvent dans leurs danses, lâchasse,
la guerre, la marche des canots, et des événements entiers, ou
leurs fables. Nous avons vu une de ces danses qui atlira notre attention.
Un Aléoute, armé d’nn arc, faisait le chasseur, l’autre
faisait l’oiseau, le premier se réjouit d’avoir trouvé un si bel oiseau,
et le témoigne jiar sa pantomime; cependant il ne veut pas le
tuer. L ’antre imite les mouvements d’un oiseau (jui cherche à éviter
le chasseur; celui-ci, après avoir long-temps résisté, bande son
arc et tire; l’oiseau chancèle, tombe et meurt; le chasseur danse
de joie; cependant il finit par se chagriner, se repent d’avoir tué
nn si bel oiseau, et pleure sa mort ; tout-à-coup, l’oiseau se relève,
se transforme en une jolie femme, et devient sa bien-aimée. Cette
pantomime est accompagnée de chants et du son des instruments.
Les Aléoutes aiment le chant et la danse. Leur tambourin est
semblable à celui du détroit de Réring. Les danseurs se dépouillent
de leurs vêtements jusqu’au nombril, et sautent alternalive-
inent avec les femmes, en ayant les mains abaissées; la lémme
tient de chaque côté son long vêtement avec la main, afin de sauter
plus légèrement; leur physionomie n’ex|)rime pendant la danse
ni joie, ni plaisir; on remarque seulement ([u’ils sont hors d’enx-
inêmes, el qu’ils semblent d'avoir perdu le sens. Ils chantent
presque toutes leurs chansons sur le même air.
A IR D E S ÎL E S A L É O U T I E N N E S .
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C e t a i r se jone avec accomp*' de tamtonr in.
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