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148 BATRACIENS URODÊLES.
M. Gray, dans le catalogue du Musée d'Angleterre, cite nn grand
nombre d'autres synonymes dont il nous a été impossible de vérifier l'exactitude.
8. TRITON ABDOMINAL oc PALMIPÈDE. Triton palmatus.
Schneider (le mâle).
Salamandre abdominale. Latreille (femelle).
CARACTÈRES. Peau peu granuleuse, d'un brun fauve en dessus
avec deux lignes saillantes dorsales suivant parallèlement la ligne
saillante de l'échiné ; le dessous da corps d'une belle couleur
orangée foncée, plus jaune vers les flancs. Le mâle ayant au premier
printemps les pattes postérieures d'un brun noirâtre, avec
les cinq orteils presqu'entièrement palmés. La femelle d'une
teinte plus claire, ayant la queue presque ronde surtout quand
elle a été longtemps hors de l'eau.
SYNONYMIE. 1768. Salamandra exigua. Laurent!. Sp. med. Synopsis
, p. 148 , n.° 48.
1789. Salamandre suisse. Razoumowski. Hist. nat. du Jorat, I,
p. 3, pl. 2, fig. S.
1797. Salamandra palmata. Schneider. Hist. nat. amphib.
fase. 1, p. 72, n." 8.
1800. Salamandre palmipède. Latreille. Bulletin des sciences,
thermidor an V.
1803. Salamandre palmipède et abdominale. Daudin. Hist,
nat. des Rept., tome V I I I , p. 233.
1803. Salamandre palmipède à ventre orangé , p. 239, pl. 98,
n.''2, le mâle; n." 1, la femelle , p. 230.
1840. Triton exiguus. Bonaparte, pl. 83, fig. g , très-jeune
individu.
1820. Salamandre abdominale jeune. Hist. nat. des Salamandres,
p. S3,n.o7,fig.7. A. pl. 6 , pl. 5,fig.4,B-G.
1820. Molge palmata. Merrem. Spec. syst. amphib. p. 186,
n.og.
1821. Salamandra exigua. Rusconi. Amour des Salamandres,
p. 28 , pl. 1, iig. 1-2 ; d'après Laurenti, Jeune âge.
AXiliTOUiiUKS. G. TKITOJS. 8. 149
1830. Lophinus palmatus. Gray. Catal. ofBritisb. mus. p. 28,
n.» 2.
DESCRIPTION.
Le mâle et la femelle ont été désignés sous des noms spécifiques différents
, parce qu'en effet le mâle, à l'époque des amour s , est tout autrement
coloré que la femelle, et surtout parce que ses pattes postérieures sont
terminées par des doigts tout à fait réunis en pattes d'oie par une membrane
commune, d'ailleurs ses taches sont beaucoup plus vives, quoiqu'il
n'ait pas le dos surmonté d'une créte ; la queue très-comprimée et trèsmince
à son extrémité libre, se termine par une sorte de fil qui peut atteindre
jusqu'à cinq ou six millimètres de long. Au reste toutes ces particularités
disparaissent et semblent s'oblitérer lorsque la saison de la reproduction
est terminée. Quand l'été est arrivé , celte espèce quitte les eaux,
et se retire pendant le jour sous les pierres. On la trouve alors avec la
queue tout à fait arrondie et conique comme dans les Salamandres terrestres.
Schneider a parfaitement caractérisé le mâle par cette courte diagnose :
cinq orteils palmés, queue lancéolée à deux tranchants, terminée par un
fil.
La description qu'il en donne est également parfaite , comme on va le
voir par cet extrait. L'animal a deux pouces et demi de long et vit dans
l'eau : son corps est anguleux, le dos est plane avec une ligne saillante de
chaque côté et paraissant se prolonger du bout du museau dans la direction
de l'oeil et s'étendant, comme dans les grenouilles, jusqu'à la naissance
des pattes postérieures ; la couleur du tronc en dessus est d'un brun olivâlre
ou verdâtre avec des taches noirâtres ; sur les côtés de la queue on
voit une large bande d'un blanc jaunâtre , bordée de points noirs arrondis
; le dessous du ventre est jaune parsemé irrégulièrement de petits
points noirs peu nombreux.
La femelle a été décrite et figurée par Latreille sous le nom de Salamandre
abdominale, avec les pattes non palmées chez un mâle, probablement
après l'époque de la fécondation. C'est en effet sous cette forme que
le mâle et la femelle se trouvent pendant l'été avec la queue presque complètement
arrondie. La Salamandre ceinturée n'est peut-être aussi que le
même animal non adulte ; quoique l'auteur l'ait figurée comme un individu
mâle.
Ce Triton est l'espèce la plus commune aux environs de Par i s . Quand on
la touche, sa peau laisse exhaler une odeur désagréable dépendant e d'une
humeur muqueusç qui s'attache aux doigls et y reste longtemps.