: BATRACIENS URODÈLES,
particularité, ils diffèrent évidemment d'abord de tous les
autres genres de cette famille et ensuite, on peut aisément les
distinguer entre eux d'après la forme de la queue, qui dénoterait
d'avance leurs habitudes diverses ; en effet, cette partie
de l'échine est arrondie dans les Salamandrines, qui habitent
presque constamment un sol éloigné de l'eau. De plus, elles
ont la peau rugueuse, avec de petites granulations ou de légères
saillies rondes et poreuses et d'ailleurs leurs doigts sont
très-peu développes.
Dans l'autre genre les espèces ont quatre orteils ; elles vivent
le plus souvent dans l'eau, leur queue est un peu comprimée
et peut leur servir de rame; en même temps, les
doigts sont membraneux et comme palmés à la base. C'est
ce qui les a fait désigner sous le nom de Desmodactyles. En
outre, par opposition aux espèces du genre Salamandrine, il
est facile de constater que la surface de leurs téguments est
lisse, polie ou sans aspérités.
Tous les autres genres ont les pattes munies de cinq doigts
en arrière et de quatre seulement en avant. Parmi le trèsgrand
nombre d'espèces qui se trouvent rapportées à cette
catégorie, il en est quelques-unes qui se distinguent par une
particularité; c'est que la peau de leurs flancs, ou plutôt les
côtés du tronc, forment un repli libre tout à fait menbraneux
et festonné. C'est la conformation bizarre que présente une
très-grosse Salamandre de la Chine que nous avons nommée
Tritomégas, laquelle, ainsi que nous le verrons par la suite,
semble lier cette famille des Salamandrides à celle des Pro^
téides par le genre Ménopome.
^ Ce pli cutané, ou ce rebord saillant et froncé de la peau,
n'est pas constitué uniquement par une menbrane molle dans
les deux autres genres chez lesquels on l'observe également
et que l'on nomme Pleurodèîe et Bradybate. Ces genres ne
comprennent chacun qu'une seule espèce. Le premier est
caractérisé par la saillie que font les côtes osseuses courtes.
ATRÉTODÈBES OU SALAMANDRIDES. 41
sortes de prolongements des apophyses transverses des vertèbres,
dont les pointes ou les extrémités libres percent la
peau et deviennent perceptibles au toucher. Le second genre
se distingue par la briéveté comparée des pattes et de la
queue. Cependant, il y aurait quelque raison de croire que
l'individu observé, qui a servi de type à M. Tschudi pour
établir ce dernier genre, appartenait à une espèce qui n'était
pas adulte.
Les autres Salamandrides se rapportent à un grand nombre
de genres, qui peuvent être artificiellement rapprochés entre
eux, si l'on porte l'attention sur la forme de la queue. Si elle
est ronde à la base ou dans une assez grande étendue après
son origine], en conservant à peu près les mêmes diamètres
dans tous les sens, cela indique que ces espèces en général
vivent le plus ordinairement sur la terre. On est, au contraire,
porté à penser que cette queue doit être comprimée latéralement
dans presque la totalité de sa longueur chez les
espèces qu'on trouve en effet le plus habituellement dans
l'eau où cette sorte de rame facilite et rend plus actif ce mode
de progression ou de nager au fond et au milieu des eaux
tranquilles qui sont leur séjour ordinaire.
Parmi les genres dont la queue est ronde, celui où elle a
toujours cette for^e conique, allongée dans toute son étendue
de la base à son extrémité, porte le nom de Salamandre.
Chez les autres, cette partie prolongée de l'échine s'amincit
constamment dans son dernier tiers et même au delà de la
moitié de sa longueur et ílní^ genres sont dans ce cas.
D'ailleurs, toutes les espèces qui se rapprochent, d'après cette
conformation, ont généralement la partie moyenne du tronc
ou le ventre cylindrique et les paires de pattes fort écartées
entre elles.
Il y a bien encore de grandes analogies et pour les distinguer
nettement, il a fallu avoir recours à la manière dont