iili
4 8 BATRACIENS UROBÈLES.
rieures ; mais les orteils, le plus souvent sont au nombre
de cinq, ne se retrouvent ici que de quatre dans les deux
genres' Salamandrine et Desraodactyle.
Chez les autres, ces doigts sont libres et ronds un peu
allongés dans le Xiphonure et l'Euprocte. Ils sont courts,
plats et obtus dans le Géotriton. Il est vrai qu'à l'époque
de la fécondation, on voit souvent les pattes ainsi modifiées
parce qu'elles sont destinées à favoriser et à venir en
aide à l'action de la queue, qui trouve un peu plus de résistance
sur l'eau en agissant avec trois systèmes divers de
points d'appui fournis au corps immergé de l'animal qui s'y
meut. C'est au reste une particularité chez les mâles de plusieurs
espèces de Tritons dont les doigts et surtout les orteils
se dilatent et deviennent comme lobés, par l'excroissance de
membranes, véritables prolongements de la peau qui borde
chacun, ou quelques-uns des doigts; et même ces expansions
sont telles que les pattes deviennent tout-à-fait palmées
comme celles des canards dits Palmipèdes ; mais cette conformation
ne dure souvent que pendant l'époque de la fécondation
; on ne l'a observée que chez les mâles et l'on s'est assuré
que ces individus redeviennent semblables aux femelles, ainsi
que nous le disons dans la description des espèces. Ces mâles
ont été parfois considérés comme constituant des espèces distinctes,
auxquelles on avait donné, par cela même, des noms
différents de ceux qui servaient à désigner les femelles.
Malgré le grand nombre d'individus que le Muséum d'histoire
naturelle de Pans possède, nous sommes certains que
oette famille ne tardera pas à s'enrichir d'une très-grande
quantité d'espèces qui ont été confondues, parce qu'on n'avait
pu les étudier comparativement. Dans le genre Triton en
particulier, les formes et les couleurs varient considérablement
et ont donné lieu à l'indication d'un très-grand nombre
d'espèces nominales, qui n'étaient que des variétés dont l'histoire
n'a pas été suivie. Nous déplorerons, comme l'a fait
ATAÉTODÈBES G. SALAMANDIIE. 49
Schneider, que le grand travail de description, d'observations
et de peintures admirables exécutées par le célèbre
naturaliste Roësel n'ait pas été publié. Le Professeur J.
Hermann de Strasbourg (1) a eu occasion de voir ce bel ouvrage
sur l'histoire des Salamandres : il le compare à celui
que le même auteur a publié sur les grenouilles ou Anoures,
dont les formes, les organes principaux sont décrits et figurés
d'après des observations et des dessins qui peuvent être considérés
comme des modèles pour la zoologie.
I.«'- GENRE. SALAMANDRE. — SALAMANDRA.
Wurfbain. Laurenti.
CARACTÈRES. Le plus souvent, des parotides ou des tumeurs
glandulaires situées derrière et en dehors de l'occiput ; quatre
doigts et cinq orteils aux pattes ; queue arrondie, conique.
langue disco-ovalaire, libre sur ses bords et légèrement en
arrière, au moins quand elle est rétractée; palais garni, sur
sa ligne médiane, de deux séries longitudirtales de dents plus ou
moins arquées (2).
Ce genre Salamandre a été le type ou le point de départ de
toutes les connaissances acquises sur les Reptiles Batraciens
urodèles et principalement sur la famille qui en a emprunté
le nom sous lequel nous la désignons ici.
Nous ne reviendrons pas sur les notions que nous avons
déjà données, relativement à cette première division des
(1) J. Hermann. 1789. Dissertatio de Amphibiorûm virlutibus p. 25
et 30.
(2) Nous avons fait représenter la bouche de la Salamandre terrestre ou
tachetée sous le n.» 3 de la pl. 95 pour faire voir la langue et les dents palatines.
Une représentation plus exacte des dents se trouve sur la planche
t o i , figure 1 ; celles de la Salamandrte de Corse se voient pl. 103, fig. 2.
REPTILES, TOME IX. 4.