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G BATRACIENS URODÈLES
ganisation les facultés ¡singulières Jdont jouissent ces Reptiles,
en étudiant chacune de leurs fonctions.
Organes du mouvement (1). Quoique tous les Urodèles soient
pourvus de pattes, leurs membres sont généralement fort mal
organisés pour communiquer au corps des mouvements généraux
et rapides de translation sur la terre. En effet, quand
ces Batraciens en ont deux paires, ce qui est le cas le plus
ordinaire, ces membres se trouvent tellement distancés entre
eux, si faibles et si courts, qu'ils ne sont plus aptes à supporter
la région moyenne du tronc. Le ventre traîne péniblement
sur le sol, car les pattes n'ont pas assez de force ni de
longueur pour soulever et soutenir long-temps le poids de la
tête et surtout celui de la queue. Dans l'état de repos, ces
régions restent constamment appuyées sur le terrain. Aussi,
peut-on reconnaître que la plupart des Urodèles sont trèslents
; qu'ils ne grimpent pas; leur corps arrondi, fort lourd,
et leurs doigts courts et mal conformés, quelquefois réduits
au nombre de deux ou trois, n'ayant jamais d'ongles crochus.
Généralement, leurs pattes sont à peine ébauchées; les bras,
les jambes, les cuisses sont grêles, arrondies, maigres mal
articulées sur le tronc ; souvent leurs doigts sont à peine indiqués,
au nombre de deux, de trois, tout à fait mousses, obtus
et sans ongles.
Danl^'eau, les Urodèles peuvent se mouvoir avec beaucoup
de prestesse et de facilité, à l'aide des inflexions rapides qu'ils
impriment à leur tronc dont la longue échine est composée de
vertèbres nombreuses, surtout dans la région qui la termine.
Chez la plupart, la queue est comprimée de manière à remplir
l'office d'une longue nageoire très-puissante, qui frappe le
liquide comme l'uroptère verticale ou nageoire caudale des
Poissons. Il y a même une observation très-curieuse à faire
connaître ici ; c'est que chez les espèces qui ne se rendent dans
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les eaux qu'à l'époque de la fécondation, la queue, surtout
dans les mâles, se garnit de membranes verticales frangées
et coloriées, sortes de vêtements de noces, qui s'oblitèrent
aussitôt que les individus retournent sur le terrain humide
qu'ils habitent pendant l'été.
Quant aux organes de la sensibilité (1), nous rappellerons
que les Urodèles ont l'intérieur ou la cavité du crâne modelée
sur la saillie du cerveau, qui est aplati, allongé et peu volumineux
; mais son prolongement rachidien, ainsi que les
nerfs qui en proviennent, sont beaucoup plus développés et
plus nombreux que les cordons nerveux dont l'origine est
dans l'encéphale et qui sont destinés aux organes des sens.
Aussi leur irritabilité générale et passive est-elle beaucoup
plus manifeste, et persiste-t-elle plus longtemps, même après
que la tête a été séparée du tronc.
Le toucher, la peau et la mue (2). Les téguments sont constamment
adhérents aux parties qu'ils recouvrent, ce qui est
tout à fait différent de ce qui a lieu chez les Batraciens
Anoures. La couche du pigment coloré offre souvent les
teintes les plus brillantes, et quelquefois aussi les plus ternes,
suivant l'âge, les sexes et certaines époques qui varient
comme les saisons, et cela chez les individus d'une même espèce.
L'épiderme se détache le plus souvent en totalité en
une seule pièce, sorte de dépouille générale ou d'enveloppe
membraneuse, qui se trouve alors retournée et entraînée
comme une ombre au bout de la queue, simulant un spectre
qui, flottant dans l'eau, semble être poursuivi, mais en sens
inverse, par l'animal dont il a toutes les formes et les dimensions.
La peau des Urodèles, toujours nue et muqueuse, est percée
de pores nombreux, dont les orifices communiquent dans
(1) Erpétologie généralei T. V I I I , PAGES 5 7 , 88, 61, 9I ET 98.
(1) Erpét. génér., torn. VIII, page 183.
(2) ma. TORN. V I I I , P. M .