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 2 0 4  BATRACIEîiS  URODÈLES.  
 choire  sap6rieure  est  plas  longue  et  cache  les  bords  de  l'inférieure,  les  
 gencives  sont  garnies  d'une  rangée  simple  de  petites  dents  coniques  rapprochées, 
   légèrement  arquées  ou  courbées  en  arrière;  celles  de  la  
 mâchoire  supérieure  sont  un  peu  plus  nombreuses;  mais,  sur  l'une  et  sur  
 l'autre,  la  ligne  sur  laquelle  ces  dents  sont  implantées  est  à  peu  près  parabolique. 
   En  outre,  il  y  a  sur  le  palais  une  autre  série  da  dents  semblables  
 formant  deux  lignes  écartées  en  arriére,  mais  qui  tendent  à  se  rapprocher  
 en  avant  pour  se  rencontrer  et  se  joindre  sous  un  angle  beaucoup  plus  
 aigu.  La  langue,  l'intervalle  qui  occupe  les  deux  branches  de  la  mâchoire  
 inférieure,  est  à  peine  distincte  parce  qu'elle  est  attachée  de  toutes  parts  
 et  ne  forme  qu'une  saillie  charnue.  Le  cou  est  percé  de  chaque  côté,  en  
 arrière  de  la  téle,  d'un  trou  ovale  un  peu  oblique  sorte  de  fente  au  fond  de  
 laquelle  ou  aperçoit  commedeui  lèvres  qui  peuvent  s'écarter  ou  se  rapprocher  
 et  dont  les  bords  libres  sont  comme  un  peu  dentelés.  
 Les  pattes  sont  de  simples  appendices  ou  des  ébauches  de  membres,  car  
 dans  la  première  espèce,  à  peine  ont  ils  en longueur  le  quart  du  diamètre  
 de  la  portion  du  tronc  à  laquelle  ils  sont  fixés  ;  tandis  que  dans  l'espèce  à  
 trois  doigts,  leur  proportion  est  à  peu  près  double,  surtout  dans  la  région  
 de  l'avant-bras.  
 Ces  Reptiles,  qui  au  premier  aspect  ressemblent  beaucoup  à  nos  anguilles, 
   atteignent  jusqu'à  0%6  ou  On-.O  (deux  ou  trois  pieds  de  longueur). 
   Cependant  on  a  recueilli  quelques  individus  qui  n'avaient  que  8  
 centimètres  (trois  pouces).  Quelle  que  soit  leur  taille,  on  les  a  constamment  
 trouvés  privés  de  branchies  et  toute  leur  organisation  fait  supposer  
 qu'ils  n'en  ont  pas,  ou  peut-être  uniquement  dans  leur  très-jeune  âge.  
 On  n' a  encore  trouvé  ces Batraciens  que  dans  les  étangs  de  la  Nouvelle- 
 Orléans,  de  la  Floride,  de  la  Géorgie  et  de  la  Carolide  du  sud.  Leur  
 manière  de  vivre  est  à  peu  près  celle  des  Sirènes :  ils  se  tiennent  habituellement  
 enfoncés  ou  cachés  dans  la  vase  ,  à  la  profondeur  de  deux  ou  trois  
 pieds,  surtout  pendant  l'hiver.  On  en  a  ainsi  recueilli  dans  les  environs  de  
 Pensacola.  Ils  peuvent  vivre  longtemps  hors  de  l'eau  ,  car Cuvier  dit  qu'un  
 individu  qui  s'était  échappé  du  vase  dans  lequel  on  le  tenait  enfermé  
 pour  l'observer,  fut  retrouvé  bien  portant  et  plein  de  vie  sur  le  sol  quelques  
 jours  après.  II  ajoute  que  les  nègres  du  pays  l'appellent,  on  ne  sait  
 pourquoi,  Serpent  du  Congo;  qu'ils  l'ont  en  horreur  et  qu'ils  le  regardent  
 comme  venimeux  ;  ce qui  est  un  préjugé.  
 Cuviçr,  dans  le  mémoire  que  nous  avons  cité  ,  a  donné  et  figuré  beaucoup  
 de  détails  anatomiques  sur  ces  deux  espèces  qu'il  avait  disséquées.  Il  
 a  été  porté  à conclure  que  les  Amphiuraes  paraissent  plus  voisins  des  Tritons  
 que  de  tous  les  ûutrGS  BtitrücÍ6ns  Urodèlcs  j  Qu'ils  n'en  diffèront  
 guère  que  par  le grand  nombre  de  vertèbres,  puisqu'il  en  a  compté  quatret 
 r é m à t o d è r e s .  g.  MÉNOPOME.  203  
 v i n g t - d i i - n e u f  dans  le  Tridactyle  et  cent  douze  dans  le  Didactyle.  Les  
 autres  différences t iennent  au  peu  de  développement  des  membres  et  surt 
 o u t  au  nombre  des doigts  ;  enfin  par  les  ouvertures  du  cou  que  ces  Reptiles  
 paraissent  conserver  pendant  toute  la  durée  de  leur  existence.  
 Le  mémoire  de  Cuvier,  que  nous  venons  d'analyser,  est  terminé  par  ces  
 réflexions.  Les  deux  espèces  d'Amphiumes  qui  ont  été  découvertes  en  peu  
 de  temps  et  dans  le m ême  pays  font prévoir  qu'on  en  trouvera  encore  d'autres  
 ,  surtout  lorsque  l'horreur  que  ces  animaux  inspirent  sans  sujet,  aura  
 été  dissipée  par  l'observation  et  par  l'expérience.  Leur  grande  dimension  
 les  rendra  alors  intéressants  et  peut-être  finira-t-on  par  reconnaître  qu'ils  
 p e u v e n t  servir  comme  aliment.  Dans  ce  cas,  il  serait  très-facile  de  les  
 transporter  dans  nos  climats  où  ils  pourraient  facilement  se  propager.  On  
 i  ne  voit  pas  en  effet  pourquoi ,  si  le  goût  de  leur  chair  est  agréable  dans  
 ;  leur  pays  natal,  on  les  rejetterait  de  nos  tables,  plus  qu'on  n' a  fait  chez  
 i  nous  pour  les  Grenouilles,  et  au  Mexique  pour  les  Axolotls.  
 GENRE MÉNOPOME.  MENOPOMA  (1) Harlan  1825.  
 (ATLAS,  pl.  94,  fig.  1 et  1  a ,  la  bouche).  
 1828.  Abranchus  (2)  du  même.  
 1812.  Protonopsis  (3)  Barton.  
 1821.  Cryptobranchus  (4)  Leukart.  
 1824.  Salamandra.  Cuvier.  Ossements  fossiles.  Tome  Y,  
 part.  2 ,  pl.  36.  
 1850.  Salamandrops  (5)  Wagler.  
 1850.  Salamandrops.  Wagler.  Syst.,  fig.  4,  b,  6,  pour  la  
 tête  osseuse,  p.  209.  Voyez  dans  l'Atlas  de cet  ouvrage  atlas,  
 planche  94,  n."'  1  et  1  a.  
 1832.  Kattewagoë.  Eurycea.  Rafinesque  (1852.)  Atlant.  
 Journ.  n.°  3,  p.  121.  
 (1)  De  um  lunule,  croissant  de  lune  et  de  nafta  couyercle-opercule.  
 (2)  sans  branchies.  
 (3)  nforoio^i ç  première  vue,  première  apparence.  
 (4)  ICfU7rr<!j3(Jiiy;ii0f  à  branchies  cachées.  
 (I)  SsiAiitiiiy^^fsi}/  apparence  de  Salamandre.  
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