192 BATRACIENS tJRODÈLES.
hlie d'abord par Linné et que tous les zoologistes ont
adoptée.
La découverte ou l'indication première de l'animal qui fait
le sujet de ce genre, doit être attribuée au docteur Garden
de Charlestown, en Caroline, qui envoya au grand naturaliste
Suédois quelques individus de cet être singulier, avec
une description zoologique et anatomique dans laquelle il
introduisit, malheureusement, quelques graves erreurs, qui se
sont longtemps répétées. Ainsi on a regardé d'abord la Sirène
comme un poisson voisin des anguilles ; mais bientôt on
lui reconnut des poumons et des narines qui s'ouvraient évidemment
dans la bouche, Linné dut la ranger dans la classe
des Amphibies. A cette occasion, il regarde comme nécessaire
d'établir un ordre nouveau, en restant cependant dans une
sorte de doute ; car il avait conçu l'idée que cet animal pouvait
être la larve de quelque Salamandre aquatique, destinée
à rester dans cet état d'imperfection , ainsi que certaines espèces
d'insectes, tels que les punaises des lits et beaucoup
d'autres qui ne prennent jamais d'aîles. Il en fît^ependant un
genre à part qu'il caractérisa par ces mots: Animal amphibie
bipède, car c'était à cette époque le seul Reptile à deux pattes
que l'on avait observé. On ne connaissait alors ni les Cbirotes,
ni les Pygopes, ni les Histéropes. Pour le désigner, il emprunta
à la Mythologie ce nom de SIRÈNE voulant indiquer un
être à deux mains, avec une queue de poisson, produisant,
comme on le lui avait annoncé, une sorte de voix ou de
chant. Il associa au nom générique l'épithète de Lacertina,
pour faire connaître son analogie avec les Salamandres qu'il
plaçait aussi alors dans son genre Lucerla ou Lézard.
L'animal devint, dès ce moment, le sujet d'une dissertation
ou d'une monographie particulière, faite au nom de
l'un de ses élèves, à Upsal, et que l'on trouvera citée en tête
de la synonymie. La description en est parfaite; i i y est
même noté, d'après le docteur Garden, que chacun des doigts
TBÉMATODÈRES. PROTÉÏDES. C. SIRÈNE. 19 3
était terminé ou emboîté par une sorte d'ongle ou de petit
sabot.
Cuvier a consigné toute la partie historique de ce genre
dans un mémoire sur les Reptiles douteux, dont nous avons
déjà parlé en traitant de l'Axololt, mémoire qu' i l avait lu à
l'Académie des Sciences de l'Institut, en 1807, et qu'il a fait
insérer depuis dans le Recueil des Observations de zoologie et
d'anatomie comparée, qui font partie du grand Yoyage de
M. de Humboldt. Nous croyons inutile d'en présenter ici l'analyse,
parce que nous relatons dans l'ordre chronologique
les recherches faites à ce sujet. Ensuite, comme nous avons
coopéré nous-mêmes à ce travail par nos investigations anatomiques,
ainsi que Cuvier l'indique, nous ferons connaître
en décrivant l'espèce, les faits principaux relatifs aux formes,
à l'organisation et aux moeurs. La Sirène Lacertine étant
peut être unique dans ce genre, quoiqu'on y ait inscrit deux
autres petites espèces, sur lesquelles il nous reste encore
quelques doutes.
Espèce oniqde.
LA SIRÈNE LACERTINE. Siren Lacertina. Linné.
(ATLAS, pl. 96, fig. i, jeune âge, sous le nom de S. Striée).
CARACTÈnES. Ce sont ceux du genre que nous croyons inutile
de répéter, parce qu'il ne comprend qu'une espèce. En voici la
synonymie, présentée dans l'ordre chronologique.
Synon-ïmib. 1766. Linné. Acta academ Upsal. dissert, auct.
Osterdam, p. 13 , pl. 1.
1767. Ellis. Mud. Iguana. Transact. Philos, t. LVI , p. 189.
icon, n." 9.
1767. Hunter John. Acta soc. anglise, t. LVI , p. 307.
1767. Hunter John. Anatomical description philos, transact,
t. LVI , p. 307.
1769. Linnseus Amoenit academ, voL VI I , n.» 142, p. 311, fig.
1769. Beckmann. Proraptuar. stonover. p. 3S8.
1774. Pallas. Nov. comment. Petropol. t . -XXX , p. 438.
1783. Hermann. Comment, tabul, affînit. animal, p. 256.
REPTILES, TOME IX. 13 .
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