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 208  BATRACIENS  UnODELES  
 APPENDICE.  —  LÉPIDOSÎREN.  
 Il  nous  reste  à  traiter  d'un  animal  qui  a  été  considéré  
 comme  très-voisin  des  Sirènes, d'abord  par M.  Fitzinger,  qui  
 en parla  dans  la  réunion  des  naturalistes  à Prague  en  1837,  
 d'après  deux  individus  découverts  et  recueillis  au Brésil  par  
 M.  Natterer.  Il  leur  avait  donné  le  nom  de Lépidosirène,  les  
 regardant  comme des Reptiles Batrticiens et Dérotrêmes analogues  
 aux  sirènes, mais ayant des  écailles  (l).'  
 M.  Jean  Natterer  en  donna,  la  même  année,  une  description  
 plus particulière  (2)  et  il  les  rapporta  à  un  genre  sous  
 ce  môme  nom  de  Lepidosiren  paradoxa  de  la  faUiilIe  des  
 Ichthyodes  de Wagler  et  de Latreille.  Ces  animaux  avaient  
 été  péchés,  l'un dans  l'eau douce d'un canal  non loin de Barba  
 sur  le Madeira  ;  l'autre  dans un  marais sur  la  rive  gauche de  
 l'Amazone.  Le  nom  donné  par  les  habitants  était  Caramuru.  
 Ils  avaient  la forme  d'une grosse  anguille,  et M.  Natterer  les  
 considéra  comme  des  espèces  de  poissons. Voici  comment il  
 en  exprimait  brièvement  les  caractères  :  Corpus  anguillare  
 totum  sqmmatum;  pedes  quatuor,  valdè  distantes  adactyli.  
 Avec cette description  abrégée  :  ils ressemblent  auxMurènes;  
 leur  queue  est  surmontée  d'une  nageoire ;  ils  ont  quatre appendices  
 ,  sortes de membres  en  rudiments,  sans  doigts.  
 Leur bouche est  petite,  on  voit  d'abord  en  avant  deux petites  
 dents  inter-maxillaires  grêles,  mobiles,  puis  de vérita- 
 (1)  Plus  tard  en  1 8 Ì 3 ,  le m ême  auteur,  dans  le p r emi e r  fascicule  de son  
 système  des amphi b i e s ,  dans  une  note  3 4 ,  crut  devoir  placer  ce  Reptile  
 dans  la classe  des Poissons,  déterminé  par les  recherches  anatomiques  de  
 M .  BischoCf,  dont  il  avait  pris  connaissance.  
 (2)  Annalen  der  We i n e r  museum  der  Naturgeschicht  1837,  in-4.'  
 p.  67, p l . 10, fig.  réduite  d'un  tiers.  
 APPENDICE.  20 9  
 bles maxillaires  soudées  à  l'os,  celles-ci  sont  tranchantes  et  
 présentent  trois  pointes;  les  inférieures  sont  semblables  aux  
 supérieures;  elles  sont  larges,  grandes,  en  forme d'incisives;  
 il  n'y a pas de dents  palatines.  Leur corps  est  recouvert  d'écailles  
 rondes  entuilées;  les  lèvres  sont  épaisses,  charnues.  
 La langue  est  charnue,  attachée  en  avant,  â  bords  latéraux  
 et  postérieur  libres;  les  yeux  sont petits,  arrondis,  couverts  
 par la peau.  Les  fentes branchiales  s'ont allongées,  couvertes  
 d'un opercule,  il  y  a  au  fond  quatre  arcs  branchiaux,  laissant  
 sortir de chaque  côté un  filet  conique, considéré  comme  
 le rudiment  des pattes  antérieures.  Pas de cou;  tronc presque  
 cylindrique,  un  peu comprimé ;  queue  du  tiers  de  la  longueur  
 totale.  Ouverture  du cloaque  arrondie ;  ligne  latérale  
 garnie  de  pores  muqueux,  comme  dans  les  poissons.  Dans  
 les intestins,  une  valvule  en  spirale,  qui  forme  un  repli,  
 comme dans les Squales.  
 A cette  époque,  on  n'avait  pas  vu  le  squelette;  maison  
 annonçait  que  l'anatomie  serait  faite  et  décrite  par M.  Théodore  
 Bischoff  de Heidelberg.  Nous-même,  nous  avions  reçu  
 un individu  de cet  animal,  fort  bien  conservé  dans  l'alcool  ;  
 nous nous proposions d'en  faire l'anatomie  lorsque nous avons  
 pris connaissance  de la dissertation  de M. Owen  (1).  
 (l)  Lu,  le a  août  1838,  à  la Société  Linnéenne  de  Londres,  sous le titra  
 d'observations  sur l'organisation  d'une  seconde  espèce  du  genre  Lépidosirène. 
   Ce  mémoire a  été  traduit  en  français  dans les Annales  des  sciences  
 naturelles,  2.« série,  tom. XI ,  p. 371, comme un extrait des  comptes-reodus  
 des  séances  de la  Société ; mais depuis  le mémoire même,  beaucoup  plu»  
 détaillé, a été inséré  daus le dii-Uuitième  volume  in-i.",  part.  III,  p.  327,  
 avec cinq  planches  qui  font  connaître  beaucoup  de  faits  sur  l'organisation  
 de cet  animal. En  1839, M.  Viegmann,  dans  le  quatrième  cahier  de ses  
 Archives,  adopta  l'opinion  de  M.  Owen  ainsi  que  M.  Froriep  dans  le  
 n.» 222  de ses Notices  sur  l'histoire naturelle.  En  18i0,  M.  le  Professeur  
 Bischoff de  Heidelberg  donna  une  description  très-détaillée  «vec figures  
 de l'animal  et  de quelques  particularités  anatomiques,  qui  ont  également  
 été traduites dans  le  quatorzième  volume  de  la  2." série des Annales  des  
 REPTILES,  TOME  IX.  14 .  
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