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 On  avait  cru  d'abord  que  les Amphiumes  étaient  des  Sirènes  
 qui  avaient  perdu  leurs  branchies  et  chez  lesquelles  il  s'était  
 développé  une  paire  de  pattes  postérieures.  Cuvier  rappelle,  
 d'après  M.  Harlan,  que  Linné  avait  reçu  dès  177i  ces  
 animaux  de  la  part  du  Docteur  Garden  de  Philadelphie  sous  
 ce  nom  d'Araphiume;  ce  qui  est  authentique  d'après  les  lettres  
 adressées  à  Linné  et  publiées  par  M.  Smith.  
 En  1822  le  Docteur  Mitchill  fit  connaître  une  autre  espèce  
 de  ces  Batraciens,  sous  le  nom  de  Chrysodonte.  Trois  années  
 plus  tard  M.  le  Docteur  Harlan  décrivit  et  fit  figurer  les  deux  
 espèces  qui  ont  servi  aux  recherches  de  Cuvier,  lequel  ayant  
 eu  par  la  suite  plusieurs  autres  exemplaires  à  sa  disposition,  
 a  pu  mieux  encore  en  faire connaître  toute  leur  structure.  
 Au  reste,  voici  la  partie  historique  et  chronologique  de  ce  
 genre.  
 1771.  Des  individus  furent  envoyés  à  Linné  avec  cette  note  
 Sirenâ  Simile,  et  quelques  remarques  par  le  Docteur  Garden  
 (voir la correspondance  publiée à Londres  en  1821 par  M.  Smith.)  
 1773.  D'autres  exemplaires  du  même  parvinrent  à  Ellis.  
 1808.  Barton.  Dans  une  lettre  sur  la  Sirène  en  Anglais,  parle  
 de  la  Siren  quadrupeda.  
 1822.  Le  Docteur  Mitchill.  medical,  recorder,  j.'"'  n.'ig,  
 pag.  K29,  décrit  une  de  ces  espèces  sous  le  nom  de  Chrysodonta  
 Larvoeformis.  vulgô  ,  Congo-Snake  p.  83.  
 1823.  Le  Docteur  R.  Harlan  a  fait  connaître  les  deux  espèces,  
 l a l . "  Journal.  Acad.  Se.  Philad.  tome VI ,  page  147.  L'autre,  en  
 1825,  dans  les Annal,  du  Lycée d'Hist.  Nat. New-Yorck,  tome  I,  
 n.» 9,  page  269,  puis  en  1826 dans  le  tome  V,  Journ.  Acad.  Philadeph. 
   part.  2 page  119 , les  deux  espèces  y  sont  figurées  pl.  22.  
 Enfin  en  1833, North.  American  Reptilia.  
 1826. Le  mémoire  de Cuvier  cité plus haut.  Annal,  du  Muséum  
 Tom.  XIV,  pl.  4.  
 1826.  Barnes.  Silliman's journal  tome X I I I ,  pag.  66.  
 1829.  Cuvier  Règne  animal,  2.'  édlt.,  tome  II,  page  118.  
 Fitzinger  sous  le  nom  de  -JÎMroeno|)m, Wagler ,  Tschudi  ont  
 TRÉMATODÈHES.  A.  AMPHIDME.  20 5  
 adopté  ce genre  et la  plupart  des  anteurs  systématiques  ont  reprod 
 u i t les  figures  publiées  par leurs  devanciers.  
 1833.  Wagler.  Descriptiones  et  icônes  Amphibiorûm  pl.  19,  
 fig.  1-2.  
 1.  AMPHIUME  PÉNÉTRANTE.  Amphiuma  means.  
 AMPHIUME  A  d e u x  DOIGTS.  Amphiuma  didactylum.  
 Cuvier  1828.  
 (ATLAS,  pl.  108  et  pl.  96,  fig.  3. —  La  bouche.).  
 CARACTÈRES.  Deux  doigts  à  chacune  des  pattes  distinguent  
 cette  espèce. D'ailleurs,  elle  ne  diffère  de  la  suivante  que  par  les  
 proportions.  
 SYNONTMIE.  Elle  se  trouve  en  grande  partie  relatée  dans  celle  
 du  genre.  
 1833.  Wagler.  Descript.  et  icon.  pl.  19,  fig. 2.  
 1842.  Amphiuma  means.  Holbrook.  North.  Amer.  Herpet.  
 vol. V,  p.  89,  fig.  30.  
 1850.  Gray. British. Mus.  Catal.  p.  65.  
 2.  AMPHIUME  A TROIS  DOIGTS.  Amphiuma  tridactylum.  
 1809.  Harlan.  Med.  and  phys. Res.  p.  86.  
 1826.  Cuvier. Mémoires  du Muséum,  t. X IV,  pl. 4,  fig. 1.  
 1842,  Holbrook.  North.  Amer.  t.  XXXI ,  p.  93. A.  tridactyla,  
 DESCRIPTION.  
 Nous réunissons dans un même article  la description  de ces deux espèces  
 parce qu'elles ont entre elles les plus grands rapports. Leur peau est molle,  
 lisse,  i  pores  rauqueux,  d'une teinte  grise uniforme, foncée, sans taches,  
 avec  des  plis  transverses  plus  visibles sur  les nancs.  Leur  corps  est  cylindrique, 
   légèrement  déprimé  sous le ventre.  Leur  tète aUongée,  sessile,  
 se  termine  en  avant  par  une  sorte  de museau,  sur  le bord  antérieur  du  
 quel  on voit  les  orifices  eilerncs  des narines  très-rapprochés  entre  eux.  
 Sur les côtés  et  un peu  en avant  de la commissure  des lèvres, on aperçoit  
 (les points noirs qui sont les yeux ; mais ils sont très-petits et recouverts  de  
 la  peau  c'est-à-dire  sans paupières mobiles  comme dans  les  anguilles.  La  
 bouche  n'occupe  guère  que  la  moitié  de  la longueur  de la tête ;  la  niA