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8 BATIIACIENS UIIOBÈLES
la cavité des glandes mucipares et odoriférantes, distribuées
sur toute la périphérie, ou réunies dans quelques régions,
comme dans celles des parotides, des lianes et des diverses
articulations (i). Cette peau absorbe et exhale facilement l'eau
soit liquide, soit en vapeurs, et peut-être quelques portions
du gaz de l'atmosphère dans laquelle l'animal est plongé, ce
qui supplée alors à la fonction respiratoire. Cette faculté servirait
à expliquer comment ces Reptiles peuvent résister pendant
long-temps à l'action d'un air vicié, à celle d'une grande
chaleur, sans que leur température propre s'élève ou se mette
en équilibre avec celle de l'atmosphère ambiante.
Quelquefois des replis longitudinaux régnent sur le dos oii
ils se développent comme des crêtes; il y en a le long des
flancs, et dans la région des membres. Ce sont parfois des
lobes cutanés qui dilatent les avant-bras, les jambes et surtout
les doigts et les orteils, de manière à les réunir en une
sorte de palmure qui disparaît souvent après la saison des
amours (2).
L'odorat (5). Les fosses nasales ont en général un trajet
très-court et pénètrent un peu obliquement du bord externe
du museau à la partie antérieure et latérale du palais, dans
l'espace non osseux qui correspond au plancher de l'orbite
par des orifices sur lesquels la langue peut s'appliquer. Leur
entrée est munie d'une sorte de soupape membraneuse, qui ne
se retrouve pas à la sortie : la cavité de ces narines internes
est peu développée et sans sinus; c'est un simple tuyau, qui
semble même s'oblitérer dans les derniers genres de ce sousordre
des Urodèles, comme dans les Protées et les Sirènes,
qui conservent leurs branchies pendant toute la durée de leur
existence. Il est vraisemblable que les Reptiles de cet ordre
(1) ErpéU, gênér., tom. VIII, p. 183,
(2) Ibidem, p. 175.
(3) Ibidem, p. 118
EN GÉNÉRAL. 9
n'avaient pas en effet grand besoin du secours du sens de
l'odorat; peut-être même leur devenait-il inutile, l'animal
restant constamment plongé dans un milieu liquide où les
odeurs, étant dissoutes et non gazeuses, ne pouvaient pas être
appréciées autrement que par la saveur. D'ailleurs, lorsque
ces espèces d'Urodèles à branchies persistantes recherchent
leur nourriture, qui est toujours un petit animal vivant, cette
proie est principalement indiquée par ses mouvements, si elle
ne s'est pas fait distinguer d'abord par la vue.
Le goût. (i). La langue est toujours-complètement charnue,
située entre les branches et en avant de la mâchoire inférieure;
elle est plus ou moins mobile; sa surface molle est
recouverte de papilles, le plus souvent elle est gluante ou
visqueuse; en général elle est très-contractile. Les nombreuses
modifications qu'elle présente nous ont servi pour établir
et caractériser quelques genres d'après ses formes et ses attaches
ou ses connexions, diverses particularités dont nous
avons même fait dériver les noms. Comme les aliments passent
rapidement par la bouche, la langue paraît cependant
être plutôt ici un instrument de préhension qu'un organe
appelé à discerner les saveurs.
L'ouïe (2). Jamais il n'y a de tympan apparent, ni d'oreilles
visibles à l'extérieur chez les Urodèles, cependant on trouve
les organes internes de l'audition dans l'intérieur des os du
crâne qui correspondent aux temporaux chez la plupart, excepté
dans les dernières espèces qui sont à pen près appelées à
vivre, comme les Poissons, où il n'y a plus de trompe gutturale,
ni de gaz dans la caisse pour répéter ou reproduire les
vibrations communiquées par l'atmosphère aërienne, mais
bien par un fluide liquide.
La vue (3). Presque tous les Urodèles ont des yeux ; mais
(1) Erpét. génér. tom. VIII, p. 119.
(2) Ibidem, p. 121.
(3) Ibidem, p. 125.
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