98 BATRACIENS ÜRODEIES.
Le caractère particulier est véritablement déterminé par
la forme et la structure de la langue qui est très-papilleuse
et dont les adhérences, devant et derrière, doivent s'opposer
à sa protraction, ou à sa sortie de la bouche. La disposition
des dents palatines est absolument la même dans les deux espèces
et telle que nous l'avons indiquée.
La longueur de la tête et du cou est généralement beaucoup
plus marquée que dans la plupart des autres Atrétodères.
Elle est d'autant plus notable que ces deux régions ont
la même largeur. Une autre particularité consiste en ce que
le pli de la gorge est très éloigné de la tête osseuse proprement
dite; ce qui fait que, vue par la partie inférieure,
cette tête paraîtrait fort longue. Les parotides, d'ailleurs peu
saillantes, sont beaucoup plus longues en totalité que dans
la Salamandre terrestre. Il est vrai qu'elles semblent formées
de deux parties, l'une antérieure plus petite, qui se voit
au dessous de l'oeil et qui semble séparée par une ligne enfoncée
passant le long de la commissure des mâchoires et qui
se voit encore par le bas sous la gorge, où elle forme un
petit pli ou collier peu marqué; tandis que le second collier,
qui probablement correspond aux anciennes ouvertures des
branchies, est beaucoup plus prononcé et remonte sur les
côtés du cou, pour se terminer derrière les parotides postérieures,
à une assez grande distance de la tête, ainsi qu'on
peut le voir par les mesures que nous en avons prises sur
les individus mêmes.
Córameles espèces rapportées à ce genre ont la queue trèscomprimée,
il est certain qu'elles vivent habituellement dans
l'eau. M. Schlegel en a donné de bonnes figures et les descriptions
qu'il nous a mis à portée de vérifier, car le Musée de
Leyde a bien voulu gratifier celui de Paris, d'un individu des
deux espèces que nous allons faire connaître >ont très-exactes,
Il est facile de les distinguer l'une de l'autre.
ATRÉTODÈUES. G. ELLIPSOGLOSSE. 1. 99
i. ELLIPSOGLOSSE A TACHES. Ellipsoglossa noevia.
Sclilegel.
(ATLAS, pi. 101, fig. 5, l'intérieur delà bouche.)
CARACTÈRES. Corps très-allongé, mince et arrondi dans toute
la partie du tronc et du cou; queue comprimée fortement, d'un
cinquième plus courte que le tronc ; peau d'un gris ardoisé
bleuâtre, avec de petites taches plus claires et comme marbrées
sur les flancs; le dessous du corps lisse, ainsi que le dessus.
SYNONYMIE. 1833. Salamandra MCCÌSIA. S chl ege l .Faun. Japonica,
pag. 122, pl. 4, fig. 4 à 6, et pl. S, fig. 9 et 10, la tête osseuse.
1838. Le même dans ses Abbildungen, p. 122, pl. 39, n.° 4.
1838. Pseudosalamandra noevia. Tschudi. Glassif. der Batr. ,
p. S6 et 91.
1842. Molge, n." 3. Bonaparte. Eaun. ital. fol. 131** ad finem ,
qui rapporte à tort cette espèce au Molge striata de Merrem, tentamen
186, lequel correspond à VOnychodactyle,
1850. Molge striata. Gray. Catal. of Bri t ish. Mus. p. 31, 1.
DESCRIPTION.
On ne connaît véritablement cette espèce que par les individus rapportés
du Japon au musée de Leyde , et c'est à M. Schlegel qu'est due la
première description ; voici ce qu'il en dit dans l'ouvrage cité.
Celte Salamandre tient le milieu entre les espèces terrestres et les aquatiques
; ses formes sont élancées ; la queue plus courte que le corps, devient
insensiblement de plus en plus comprimée. La tète est à peine plus
large que le cou et arrondie partout; les yeux sont très-saillants ; les narines
dirigées en avant, sont situées au devant du museau. La peau est
lisse et comme polie , plus épaisse sur les côtés et sur la queue ; on y voit
des plis en travers et des pores muqueux; une rainure occupe la ligne
médiane du dos; les deux plis en collier, sont très-distincts et semblent
couper la parotide en deux portions inégales.
On a compté dix-huit vertèbres au tronc , les apophyses épineuses des
vertèbres de la queue sont en dessous beaucoup plus longues.
M. Schlegel a observé que la langue était de même forme que dans
l'espèce que nous allons décrire. Le nom de Noevia indique les taches que
les Latins nommaient Noe'vi (1), quand elles venaient de naissance.
(1) Martial dans une de ses épigrammes, nomme Noevia une femme
dont le nom, dans une libation, devait être célébré par six coupes de vin,
1*
i l >1
.1