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190 BATRACIENS URODELES.
Reboullet (1). L e système circulatoire a él6 le sujet principal de recherches
intéressantes même pour l'appréciation des globules du sang obtenu
à l'aide du microscope.
M. Michaelles a donné en 1830 dans l'Isis, cahiers 2 et 8 quelques observations
curieuses sur le Protée. Les individus provenant des environs
de Verb, sont différents de ceux de la Magdelen grotte. Les t-i^i^s ont la
tête plus courte, le museau moins prolongé, la queue moins longue ; mais
plus haute et plus arrondie, vers le bout. Rusconi a donné la figure d'un
individu de la grotte de la Madeleine; tandis que Schreibers et Oken ont
figuré ceui de Verb. Les figures en cire faites à Vienne sont celles
de cette dernière localité dont un exemplaire, que nous en avons reçu en
don, est déposé dans les galeries de notre Musée national.
M. Delle Ghiaie a publié à Naples en 1 8 i 0 une dissertation très-intéressante
en italien sous le titre de llicherche anatomico-biologiche sul proteo
serpentino avec cinq pl. grand in-i.° destinées à faire connaître essentiellement
la structure anatomique de ce Reptile dans tous ses détails.
L a première représente un Protée mâle, l'abdomen ouvert depuis la
gorge jusqu'au cloaque. Les branchies et les trous qui leur correspondent
sont étalés. Cette planche est principalement destinée à faire connaître
le système circulatoire de Jacobson qui transporte le sang veineux
de la queue et des membres au foie et aux reins.
L a 2." pl. fait voir la veine cave postérieure chez un Protée femelle.
L a 5.«^ est consacré à l'appareil de la circulation des branchies , de la
peau, des poumons, du pancréas et du tube intestinal.
L a 4.® a pour objet de faire connaître le mode de circulation du sang
qui, revenant des branchies avec le caractère artériel, va se porter dans
toutes les régions internes et externes de la tête et fait l'office de l'aorte
pour animer la totalité du système.
L a 5° enfin représente les appareils génito-urinaires, le cerveau, la moelle
êpinière et tous les nerfs, ainsi que ceux de l'oreille et de l'oeil; mais ce
beau travail, comme on le voit est essentiellement anatomisiue.
(1) Le Reboullet. Anatom. comparée de Tappar, respir. des anim. vertébrés,
Strasbourg A." pag. 85, iig.
TRÉMATODÈUES. PROTÉ'ÎDES. G. SIRÈNE. i91
GENRE. SÎRÈNE. — SIREN (1). Linné.
Pseudohranchiis. Gray.
CARACTÈRES. Corps allongé, arrondi, anguillifornw, m,
gluant, à anneaux ou sillons transverses peu marqués-, queue
comprimée, amincie , en une nageoire verticale ; trois houppes
dehranchies persistantes, pédiculées , frangées, flottantes et
fixées seulement sur les bords supérieurs de trois trous allongés
ou fentes mobiles; une paire de pattes antérieures seulement,
elles sont grêles, à quatre doigts distincts, isolés, inégaux, un
peu cornés à leur extrémité libre; tête arrondie, confondue
avec le tronc, à museau peu avancé ; deux narines petites, distinctes,
communiquant avec la bouche; yeux petits, sans paupières,
mais recouverts d'une peau transparente-, langue adhérente
par sa base , charnue, libre sur ses'bords et à son extrémité
antérieure; gencives recouvertes en avant par une lame
cornée; deux plaques osseuses au palais, hérissées de petites
dents crochues, distribuées en cpiinconces sur plusieurs rangs;
bord interne de la mâchoire inférieure garni de dents grêles et
disposées également en pointes de cardes.
Dans l'état actuel de nos connaissances, le caractère essentiel
de ce genre de Batraciens Urodèles, consisterait dans
la présence d'une paire unique de pattes antérieures assez
bien conformées. La Sirène est en effet le seul Reptile connu
qui présente cette particularité dans l'ordre tout entier.
D'ailleurs un grand nombre d'autres circonstances, tirées de
l'organisation de cet animal, ont dû exiger la distinction étai
t ) Du nom Grec Seio^jv emprunté de la Mythologie, êtres fabuleux
moitié femmes, moitié poissons, qui attiraient les voyageurs par leurs
chants pour les dévorer.