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4 BATRACIEPiS UllODÈLES
Anoures (2), il suffit de comparer celte même forme étroite
et le plus souvent cylindrique du tronc chez les uns, avec la
largeur, la dépression, la brièveté et l'apparence trapue des
autres; mais il y a de plus à noter, chez ces derniers, la
privation de la cjueue, la faiblesse et l'inégale longueur des
membres, ainsi que la forme arrondie de l'ouverture commune
aux résidus des aliments et des organes génito-urinaires,
toujours située chez les Anoures à l'extrémité de l'échiné.
Au reste, voici les caractères essentiels des Batraciens
Urodèles :
Corps anguiforme, nu, légèrement déprimé sous le ventre.
Peau sans écailles, souvent humide, verruqueusè et muqueuse,
adhérente de toutes parts aux organes sous-jacents
par des fibres tendineuses.
Têfe aplatie, étroite, à bouche généralement peu fendue,
le plus souvent munie de dents grêles, courtes, pointues,
implantées dans les deux mâchoires, et presque toujours sur
le palais.
Tronc arrondi en dessus, allongé, un peu déprimé en
dessous, quelquefois plus gros dans la région moyenne, soutenu
par des côtes très-courtes, non réunies à un sternum
médian et toujours compris entre les membres et le cloaque.
Queue allongée, conique ou décroissante de la base à la
pointe libre; mais confondue à son origine avec le tronc ; le
plus ordinairement comprimée en travers, élargie dans le
sens de sa hauteur, pour agir sur l'eau à la manière d'une
rame dirigée de droite à gauche ou réciproquement.
Pattes faibles et grêles; à bras, avant-bras, cuisses et
jambes peu développés, à peu près d'égale longueur, d'une
même grosseur et non renflés ; mains et pieds trapus, courts,
à doigts obtus, déprimés, à peu près égaux, variables dans
(1) De A, privatif, et de Oup«, queue. Avaupo?, ecaudatiis, privé de
la queue.
EN GÉNÉilAL. o
leur nombre, et souvent à peine indiqués, constamment privés
d'ongles crochus.
Langue charnue, de forme variable, courte, presque entière,
et constamment adhérente en dessous ou du moins non exsertile,
ou ne pouvant sortir de la bouche.
Point de tympan apparent, de conduit auditif externe,
souvent pas de trompe gutturale ; pas de voix ni de coassement
sensibles.
Orifice du cloaque longitudinal, situé constamment à l'origine
et sous la base de la queue, se gonflant dans les deux
sexes, se tuméfiant par ses bords ou dans l'épaisseur de ses
lèvres, à l'époque de la fécondation.
Ponte sans l'assistance active des mâles ; oeufs distincts,
isolés ou séparés les uns des autres, soit qu'ils sortent avant
soit après la fécondation ; à moins qu'ils n'éclosent dans le
ventre de la mère, dite alors ovo-vivipare.
Métamorphoses peu évidentes ; les embryons, ou les jeunes
larves, ayant toujours des branchies apparentes au dehors
sur les côtés du cou, formant des sortes de panaches divisés
en lames frangées ou en laciniures arrondies, arborisées,
fixées sur trois ou quatre paires de fentes, entre la tête et les
épaules, dont les marques, dites des cicatrices, s'oblitèrent
ou persistent pendant toute la durée de la vie chez quelques
uns des genres.
Nous avons pensé qu'il devenait inutile de reproduire ici
tous les détails relatifs à la structure générale et aux fonctions
des Batraciens urodèles, car nous aurions été obligé de répéter
ce que nous avons exposé d'une manière à peu près complète,
dansle second chapitre du volume précédent. Nous ne rappellerons
ici que les circonstances principales et les faits les plus
curieux de leur Histoire ; mais dans un ordre méthodique en
indiquant en notes les pages dans lesquelles le lecteur trouvera
les renseignements les plus importants à consulter sur l'orn
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