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 bathaciens  URODÈLES  
 des replis  de  la  peau  renflée, qui  se  gonflent,  se  colorent  diversement  
 et  qui  restent  tuméfiés,  comme  les grandes  lèvres  
 d'une  sorte de  vulve,  surtout  à^'époque  où a lieu  la  fécondation  
 dans l'un  et dans  l'autre  sexe. Cette fente  génito-urinaire,  
 a  laquelle  aboutit  également  l'extrémité  du  tube  intestinal,  
 se présentant  toujours  dans  le  sens  de  la  longueur  du  corps,  
 est,  comme  nous le disions,  tout  à fait caractéristique,  puisque  
 dans  la plupart  des Sauriens,  les Crocodiles exceptés,  et  
 chez tous  les Ophidiens,  l'orifice du  cloaque  est  constamment  
 transversal.  
 Le  foie ,  le pancréas,  la  rate,  les reins,  les  épiploonsn'offrent  
 que  de  légères  différences  avec  ce  qu'on  observe  dans  
 les  autres Batraciens  ;  seulement,  comme  ces  organes  sont  
 logés  dans  une  cavité oblongue  ,  ils  y  ont  été  pour  ainsi  dire  
 moulés, et diffèrent ainsi  de  ceux'des  Anoures.  
 Les organes  destinés à la circulation{i)  sont  successivement  
 modifiés par  les  circonstances  variables  de  la  respiration,  
 fonction  animale  qui  peut  être  impunément,  pour  la  vie  dû  
 Reptile,  suspendue,  accélérée  ou  retardée  dans  ses  phénomènes  
 chimiques  et  organiques,  et  même  suivant  la  volonté  
 et le séjour différant de ces Batraciens  aux  deux  époques  principales  
 de  leur  existence.  
 Nous  avons  donné  beaucoup  de  détails  sur  ce  sujet  d'après  
 les  descriptions  exactes  et  les  belles  figures  de  MM.  
 Funck,  Owen  et  Rusconi,  et pour  les  vaisseaux  lymphatiques  
 d'après  MM. Meckel  et  Paniza.  Ces habiles  naturalistes  nous  
 ont  appris  comment  cet  acte  de  la  circulation  se  trouve  modifié  
 diversement  dans  ses  détails,  suivant  les  circonstances  
 que nous venons  d'indiquer.  
 Ainsi  Vacte  respiratoire  (2)  est  analogue  à  celui  qu'exécutent  
 les  Poissons.  A l'état  parfait, l'inspiration  du  gaz  atmos- 
 (1)  Erpét.  génér.,  t.  VIII,  p.  151.  
 (2)  Ibidem  ,  p.  155-158.  
 EN  GÉNÉRAL  15  
 phérique s'opère  à  l'aide d'un  emprunt  fait à l'appareil  digestif  
 ,  par  une  véritable  déglutition  du  fluide élastique,  qui  est  
 rejeté  par  régurgitation  lorsqu'il  a abandonné  une  partie  de  
 l'oxygène  qui  entrait  dans  sa  composition.  
 Quant  à  la  voix  (1),  on  peut  dire  que  les  Urodèles  sont  à  
 peu  près  muets,  comme  les  Poissons  ;  ils  ne  coassent  pas  
 comme  les  Anoures.  
 On  ne  connait  au  reste  des  sons  produits  par  ces Reptiles  
 que ceux  qui  résultent  d'un  souffle b ruyant ,  quand  s'opère  
 chez eux l'acte  de  l'expiration  pulmonaire  par  une  régurgitation  
 de  l'air précédemment  avalé  ou  lorsque,  voulant  se  rendre  
 spécifiquement  plus  lourds,  ils  se  submergent  dans  le  
 danger  en  s'enfonçant  dans  l'eau  ou  dans  la  vase  liquide.  
 L'un  des  phénomènes  que  l'observation  a  fait  connaître  
 chez  les Urodèles,  comme  étant  des  plus  remarquables,  c'est  
 la  faculté dont  sont  doués  ces  animaux  de résister  jusqu'à  un  
 certain  point  à une  forte chaleur,  et  même  à  un  froid  trèsintense  
 ,  au point  que  ,  saisis  par  la  glace  ,  leur  corps  étant  
 solidifié,  congelé  et  devenu  sonore  comme le  serait  un  morceau  
 de bois  sec, la vie  persiste,  toutefois ,  lorsqu'on  fluidifie  
 de  nouveau  leurs humeurs,  à  l'aide  d'une  température  modérée  
 (2).  
 Sous le rapport  de  la  fonction  générative,  les  Urodèles  offrent  
 aux  naturalistes  des  particularités  fort  importantes  à  
 rappeler,  car  elles  ont  fourni  aux  physiologistes  ,  surtout  
 après  les  recherches  et  les belles  observations  de Bonnet,  de  
 Spallanzani,  de  Rusconi,  de  Funck  et  de  Schreibers,  des  
 faits curieux, et  qui  ont  jeté un  grand  jour  sur  l'histoire de  la  
 (1)  Erpéi.jrénér.,  tom.  VIlI.p,  168.  
 (2)  Erpét.  génér.,  t.  VIII,  p.  168,  et 1.1,  p.  189. Voyez  des  observations  
 analogues chez les Grenouilles,  dans unMémoire  publié par mon  fils  
 dans  les  Ann.  des  Sciences naturelles  et  relatif  aux  modifications  de  la  
 température chez  les Rept.  3.'  série,  t.  XYII,  p.  l .