1 1 4 BATRACIENS UUODÈLES.
Ce genre ne comprend qu'une seule espèce qui a été depuis
longtemps inscrite dans les fastes de la science. On savait qu'elle
avait été rapportée d'abord du Japon par Thunberg ; mais
depuis, elle a été mieux étudiée et surtout par M. Schlegel,
d'après de nombreux individus du Cabinet de Leyde, remis
par M. de Siébold, et dont nous avons reçu un exemplaire.
Comme toute l'histoire de ce genre se rapporte à l'espèce
que nous allons décrire, nous croyons inutile de présenter ici
d'autres détails.
Espèce dniqde.
ONYCHODACTYLE DE SCHLEGEL.
Onychodactylus Schlegeli. Tschudi.
(Allas, pl. 93,flg. 1 , 1 A. la tête vue de profll. 1 B. bouche ouverte pour
montrer la langue et les dents. 1 C. bout des doigts, on voit les ongles.)
Synonymie. 1782. Salamandra Japonica. Houttuyn. Acta
Vlissing. t. IX, p. 329, pl. 9, fig. 3 ?
1787. Thunberg. Nova act. Acad. Stockholm, t. V i l i , p. H6,
pl. 4, fig. 1?
Voir la note qui termine cet article et qui pourrait détruire
c e t t e Synonymie de M. Schlegel.
1802. Shaw. Gener. Zool. t. I I I , p. 248.
1833. Salamandra unguiculata. Schlegel. Faun. Jap. p. 123,
p l . S, n.oi-6.
1838. Onychodactylus Schlegeli. ïschudi. Class, der Batr,
p . 37 et 92, 4.
1839. Onychodactylus Japonicus. Bonaparte. Faun. ital. p. 11,
f o l . 131**, n.o 3, cil est mentionné le nom de Dactylonyx Nobis.
1830. Onychodactylus Japonicus. Gray. Catal. of British.
Mus. p. 33, n.» 1.
DESCRIPTION. Y
A la première vue, cette espèce ressemble à l'Elllpsoglosse à taches, avec
laquelle elle a été confondue à ce qu'il paraît et dont elle ne diffère réellement
que par ces deux circonstances ; 1." que les dents palatines
ATRETODEUES. G. ONYCHODACTYLE. 1 1 5
moyennes forment un chevron beaucoup plus court et dont la ligne est
onduleuse transversalement quoiqu'ayant la forme d'un V trôs-évasé, mais
dont l'angle rentrant est plus court ; 2.° parce que la tache noire des bouts
de chaque doigt qui a la forme d'un ongle ou plutôt d'un petit sabot noir,
ne se voit, dit-on, dans l'Ellipsoglosse, à aucune époque de l'existence ;
tandis que d'après M. Schlegel, la Salamandre onguiculée, ou le Reptile
dont nous faisons l'histoire, présente constamment cette disposition surtout
dans la saison des amours et môme on les voit, dit-il, dans les
jeunes individus qui ont encore leurs branchies.
Comme M. Schlegel a eu sous les yeux beaucoup de Batraciens appartenant
à cette espèce, c'est de cet auteur que nous emprunterons les faits
suivants qu'il a consignés dans la Faune du Japon.
M. Schlegel remarque d'abord la grande analogie qui existe entre cette
espèce et l'Ellipsoglosse qu'il a décrit lui-même sous le nom de Salamandre
tachetée (nsevia), tant pour le port que pour les formes ; mais ses
pattes sont plus grêles et la queue moins robuste , moins large, beaucoup
plus elElée , car elle dépasse la longueur du reste du tronc. D'ailleurs les
plis de la peau, sur les flancs et sur la gorge, sont les mêmes, ainsi que les
glandes di te^arot ides. L'oeil est saillant.
La couleur est d'un brun grisâtre, foncée, plus claire en dessous et
quelquefois marbrée de jaunâtre ou tout à fait grise chez les adultes; il
existe le long du dos une large raie d'un brun jaunâtre tirant au rouge,
dont les contours sont irrégulièrement festonnés par des taches brunes.
Cette raie se prolonge sur la queue ; mais sur la tête, elle se fourche et se
dissémine sur le sommet, en marbrures fines, formées parles deux teintes
principales.
A l'époque des amours, les individus ont les teintes plus claires; il
paraît qu'il suinte alors des cryptes qui se voient sur la queue, une humeur
laiteuse abondante; les pattes postérieures, chez les mâles, se gonflent considérablement
et la peau, en dehors du tarse, forme une protubérance qui
semblerait le rudiment d'un 6.<= orteil. C'est alors aussi qu'on observe dans
les deux sexes ces apparences des ongles que M. Schlegel compare au bec
des Seiches, probablement pour la couleur ; car pour la consistance, nous
les avons trouvés flexibles sur l'individu qui nous a été généreusement
transmis par le cabinet de Leyde ; mais peut-être l'alcool a-t-il produit
cet effet ou ce ramollissement.
Les têtards seraient presque de la taille des adultes et leurs doigts sont
aussi comme ongulés ; mais leur queue est plus comprimée, garnie d'une
membrane qui sert à la natation ; les membres sont aussi élargis par un
léger repli menbraneui de la peau. Il y a trois arcs branchiaux ; mais les
•fcil