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 Ce genre ne  comprend qu'une  seule  espèce  qui  a été  depuis  
 longtemps inscrite dans les fastes de la science. On savait  qu'elle  
 avait  été  rapportée  d'abord  du  Japon  par  Thunberg ;  mais  
 depuis,  elle  a  été mieux  étudiée  et  surtout  par  M.  Schlegel,  
 d'après  de  nombreux  individus  du  Cabinet  de  Leyde,  remis  
 par  M. de Siébold,  et  dont  nous  avons  reçu  un  exemplaire.  
 Comme  toute  l'histoire  de  ce genre  se  rapporte  à  l'espèce  
 que  nous  allons  décrire,  nous  croyons  inutile  de présenter  ici  
 d'autres  détails.  
 Espèce  dniqde.  
 ONYCHODACTYLE  DE  SCHLEGEL.  
 Onychodactylus  Schlegeli.  Tschudi.  
 (Allas,  pl.  93,flg.  1 , 1  A.  la  tête vue  de  profll. 1 B.  bouche  ouverte  pour  
 montrer  la  langue  et  les  dents.  1 C.  bout  des  doigts,  on  voit  les  ongles.)  
 Synonymie.  1782.  Salamandra  Japonica.  Houttuyn.  Acta  
 Vlissing.  t.  IX,  p.  329,  pl.  9,  fig.  3  ?  
 1787.  Thunberg.  Nova  act.  Acad.  Stockholm,  t.  V i l i ,  p.  H6,  
 pl.  4,  fig.  1?  
 Voir  la  note  qui  termine  cet  article  et  qui  pourrait  détruire  
 c e t t e  Synonymie  de  M.  Schlegel.  
 1802.  Shaw.  Gener.  Zool.  t.  I I I ,  p.  248.  
 1833.  Salamandra  unguiculata.  Schlegel.  Faun.  Jap.  p.  123,  
 p l .  S,  n.oi-6.  
 1838.  Onychodactylus  Schlegeli.  ïschudi.  Class,  der  Batr,  
 p .  37  et  92,  4.  
 1839.  Onychodactylus  Japonicus.  Bonaparte.  Faun.  ital.  p.  11,  
 f o l .  131**,  n.o  3,  cil  est  mentionné  le  nom  de  Dactylonyx  Nobis.  
 1830.  Onychodactylus  Japonicus.  Gray.  Catal.  of  British.  
 Mus.  p.  33,  n.»  1.  
 DESCRIPTION.  Y  
 A  la  première  vue,  cette  espèce  ressemble  à l'Elllpsoglosse  à  taches,  avec  
 laquelle  elle  a  été  confondue  à  ce  qu'il  paraît  et  dont  elle  ne  diffère  réellement  
 que  par  ces  deux  circonstances  ;  1."  que  les  dents  palatines  
 ATRETODEUES.  G.  ONYCHODACTYLE.  1 1 5  
 moyennes  forment  un  chevron  beaucoup  plus  court  et  dont  la  ligne  est  
 onduleuse  transversalement  quoiqu'ayant  la  forme  d'un  V  trôs-évasé,  mais  
 dont  l'angle  rentrant  est  plus  court  ; 2.° parce  que  la  tache  noire  des  bouts  
 de chaque  doigt  qui  a  la  forme  d'un  ongle  ou  plutôt  d'un  petit  sabot  noir,  
 ne  se  voit,  dit-on,  dans  l'Ellipsoglosse,  à  aucune  époque  de  l'existence  ;  
 tandis  que  d'après  M.  Schlegel,  la  Salamandre  onguiculée,  ou  le  Reptile  
 dont  nous  faisons  l'histoire,  présente  constamment  cette  disposition  surtout  
 dans  la  saison  des  amours  et  môme  on  les  voit,  dit-il,  dans  les  
 jeunes  individus  qui  ont  encore  leurs  branchies.  
 Comme  M.  Schlegel  a  eu  sous  les  yeux  beaucoup  de  Batraciens  appartenant  
 à  cette  espèce,  c'est  de  cet  auteur  que  nous  emprunterons  les  faits  
 suivants  qu'il  a consignés  dans  la  Faune  du  Japon.  
 M.  Schlegel  remarque  d'abord  la  grande  analogie  qui  existe  entre  cette  
 espèce  et  l'Ellipsoglosse  qu'il  a  décrit  lui-même  sous  le  nom  de  Salamandre  
 tachetée  (nsevia),  tant  pour  le  port  que  pour  les  formes ;  mais  ses  
 pattes  sont  plus  grêles  et  la  queue moins  robuste  ,  moins  large,  beaucoup  
 plus  elElée  ,  car  elle  dépasse  la  longueur  du  reste  du  tronc.  D'ailleurs  les  
 plis  de  la  peau, sur  les  flancs  et  sur  la  gorge,  sont  les  mêmes,  ainsi  que  les  
 glandes  di te^arot ides.  L'oeil  est  saillant.  
 La  couleur  est  d'un  brun  grisâtre,  foncée,  plus  claire  en  dessous  et  
 quelquefois  marbrée  de  jaunâtre  ou  tout  à  fait  grise  chez  les  adultes;  il  
 existe  le  long  du  dos  une  large  raie  d'un  brun  jaunâtre  tirant  au  rouge,  
 dont  les  contours  sont  irrégulièrement  festonnés  par  des  taches  brunes.  
 Cette  raie  se  prolonge  sur  la  queue  ;  mais  sur  la tête,  elle  se  fourche  et  se  
 dissémine  sur  le sommet,  en marbrures  fines,  formées  parles  deux  teintes  
 principales.  
 A  l'époque  des  amours,  les  individus  ont  les  teintes  plus  claires;  il  
 paraît  qu'il  suinte  alors  des  cryptes  qui se voient  sur  la  queue,  une  humeur  
 laiteuse  abondante;  les  pattes  postérieures,  chez  les mâles,  se  gonflent  considérablement  
 et  la  peau,  en  dehors  du  tarse,  forme  une  protubérance  qui  
 semblerait  le rudiment  d'un  6.<= orteil.  C'est  alors  aussi  qu'on  observe  dans  
 les  deux  sexes  ces  apparences  des  ongles  que  M.  Schlegel  compare  au  bec  
 des  Seiches,  probablement  pour  la  couleur  ;  car  pour  la  consistance,  nous  
 les  avons  trouvés  flexibles  sur  l'individu  qui  nous  a  été  généreusement  
 transmis  par  le  cabinet  de  Leyde  ;  mais  peut-être  l'alcool  a-t-il  produit  
 cet  effet ou  ce  ramollissement.  
 Les  têtards  seraient  presque  de  la taille  des  adultes  et  leurs  doigts  sont  
 aussi  comme  ongulés  ;  mais  leur  queue  est  plus  comprimée,  garnie  d'une  
 membrane  qui  sert  à  la  natation  ;  les  membres  sont  aussi  élargis  par  un  
 léger  repli  menbraneui  de  la  peau.  Il  y  a  trois  arcs  branchiaux  ;  mais  les  
 •fcil