58 BATRACIENS UNODÈLES,
I l i :
ment sur les parties supérieures du tronc et do la queue. Les taches Jaunes
des parontidessont également üsolées par derrière. Parmi les individus
que le Musée de Paris possède, Î1 y en a trois appartenant à cette variété
: lune vient de Turquie et a été donnée en 1837 par M. Bone
t autre est indiquée comme venant de Zurich, par M. le Duc de Rivoli.
Les taches jaunes sont peut-être altérées par Taction î l e la lumière ou de
i alcool dans le premier individu, car elles sont à pen près blanches.
L a troisième variété provient aussi de l'Algérie d'où elle a été rapportée
par M. Guichenot; elle est remarquable d'abord par sa grande
taille et ensuite par la distribution des taches. Ainsi , les glandes parotides
r e sont pas Jaunes, ma^ tout-à-fait noires. Il y a deux taches arrondies au
dessus des yeux, pu.s deux bandes allongées sur les régions de la nuque
e du cou ; les autres taches Jaunes sont disséminées sur le dos. Les flancs
individus
offre là quelques maculatures grises et comme marbrées et sinueuses.
^ DmENsroNs. Sur un des plus grands individus d'un double décimètre de
longueur , la tête a du bout du museau au delà des parotides, 0 - 028- le
tronc, entre les pattes, 0,m08 ; les membres à peu près égaux, O" OV h
queue, Om.09. > " , lu
PATmE On a observé cette Salamandre dans presque toute l'Europe
méridionale et septentrionale suivant les élévations : car elle recherche les
régions froides et tempérées et elle vit aussi en Algérie. Elle n'est pas
très-commune aux environs de Paris. On l'a trouvée cependant auPle.sis
Piquet dans des conduits souterrains par lesquels les eaux ne passaient plus
depuis longtemps. On l'a aussi rencontrée dans des caves, dans Paris même
où probablement elle avait été transportée. Elle est très-commune aux
environs de Rouen, c'est là que nous avons eu souvent occasion de l'obser
ver , mais en particulier , J'en ai trouvé des quantités innombrables aux
environs de Vannes en Bretagne, vers le mois de septembre. Cependant
ces animaux ne quittent leurs retraites obscures que pendant la nuit, peutêtre
de grand matin et encore quand l'air est humide ou lorsque le temps
est tontà-fait à la pluie. Ces Salamandres terrestres se réunissent en grand
nombre dans les mêmes lieux.
On en a observé en Allemagne, en Hongrie, en Autriche, en Turquie
en Espagne, en Italie. ^ '
Moeubs. L a Salamandre terrestre ne va guère à l'eau que vers l'époque
de la fécondation. Tout fait présumer que c'est même dans celte circonstance
qu'on en observe un si grand nombre appelées comme les Crapauds
a acccomplircetle importante fonction dans un milieu si diiTércnt de ce-
ATRÉTODKES. G. SALAMANDRE. 1. 89
lui qu'elles habitent pendant la plus grande partie de leur vie, et souvent
à une distance assez considérable des eaux où l'instinct les dirige toutes à
la fois.
On sait maintenant, comme nous l'avons déjà dit (1), que les Salamandres
terrestres sont ovovivipares ; que leurs oeufs sont fécondés dans
l'intérieur du corps et que par conséquent, l'humeur prolifique a dû y
pénétrer. Comme il n'y a pas, chezlemdle, d'organe extérieur, propre
à s'introduire dans le cloaque de la femelle, on suppose que dans le rapprochement
des sexes, les lèvres gonflées du cloaque, qui sont très-saillantes
à cette époque dans les mâles et les femelles, s'appliquent les
unes contre les autres. Peut-être aussi la liqueur séminale du mâle
abandonnée dans l'eau, qui lui servirait de véhicule, est-elle absorbée par
l'espèce de vulve gonflée de la femelle. Cette fécondation aurait donc
beaucoup de rapports avec celle des plantes dites Idioïques, chez lesquelles
le stygmate reçoit et transmet aux ovaires, par l'intermède de l'air,
le pollen ou la poussière des organes mâles.
Comme les Salamandres terrestres n'ont qu'une seule époque pour la
fécondation, et que les femelles pondent successivement et pendant plus
de vingt jour s , non pas des oeufs, mais des petits vivants, munis de leurs
branchies déjà fort développées, on est porté à croire qu'il s'opère chez
ces Reptiles une sorte de superfétation ou que la liqueur séminale, conservée
à l'intérieur, ne viviOe les oeufs;que successivement ou quand les
germes arrivent dans les oviductes. Telle est l'opinion de Rathke que
nous avions nous-même professée ou adoptée depuis longtemps.
L'histoire du développement des Salamandres a été complètement suivie
et représentée par Funk (2) et par Gravenhorst, qui, de son côté, a donné
plus de détails sous les points de vue historique et physiologique (5). D'après
un grand nombre d'observations, citées par ce dernier auteur, il conclut
que, comme on a constamment trouvé dans une même femelle de»
oeufs non fécondés, d'autres dans un état de développement plus ou moins
avancé!, et enfin de petits têtards prêts à naître avec leurs branchies, il a
fallu que la liqueur prolifique introduite, se fut conservée à l'intérieur afin
de féconder successivement les germes, et qu'il en est résulté, comme nous
venons de le dire, une sorte de superfétation.
Blumenbach a reconnu qu'une femelle séparée du mâle depuis cinq
(1) Tome V I I I , page 233 et 236.
(2) Eistoria Salamandrae terrestris evolutiva. Loco citato, p. 32.
(3) Delicim musei zoologici. Propagano Salamandrarw», P. 103,
1829,