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 étendue,  au  moins  n'est-elle  pas  fortement  comprimée  de  
 droite  à  gauplie,  de  sorte  que  sa  tranche,  ou  une  troncature  
 qui  y  serait  opérée,  pr^ésenterait,  dans  la  ligne verticale,  un  
 diamètre  plus  considérable  que  celui  qui  résulterait  de  sa  
 coupe  transversale.  
 Cette  simple  et première  observation  nous aurait  permis de  
 réunir  les  genres  qui  se  servent  pour  nager  plus  facilement,  
 d'une  queue comprimée,  comme  agissant  avec  une rame  dont  
 les mouvements  peuvent  être  fort  actifs. Ordinairement,  cette  
 portion  postérieure  du  corps  est  très-allongée,  souvent  plus  
 étendue  que  le  tronc,  et  se  trouve  encore augmentée,  dans  le  
 sens de sa hauteur, par une sorte d'expansion membraneuse  de  
 la peau qui est prolongée et amincie.  Cette sorte  d'excroissance  
 fait suite à une pareille crête frangée de la peau  du dos qui orne  
 la  région  supérieure  et  moyenne  du  tronc  et  simule,  en  arrière  
 de la tête,  un panache  agréablement  coloré et  nuancé  par  
 des  taches ou  par  des dégradations  de  teintes  qui  produisent  
 un  effet très-remarquable,  lorsque  ces  franges  flottent,  ou  
 lorsqu'elles  sont  agitées  et  mises  convulsivement  en  action  
 par  les  passions  de  l'animal.  C'est  principalement  chez  les  
 mâles,  que  cette  sorte  de  crinière  se  développe  le  plus  souvent  
 dans la saison  des  amours.  
 Certainement,  si  cette  queue  était  constamment  arrondie  
 chez  les individus des deux  sexes tandis  qu'elle  resterait  comprimée  
 chez  d'autres  ,  les  Urodèles  Atrétodères  auraient  pu  
 être  rapportés  à  deux  groupes  naturels  de  genres.  Les  Compressicaudes  
 ou  Cathétures  d'une  part,  comme  nous  avions  
 proposé  autrefois  de  les désigner;  et  de  l'autre,  les  Rotondi^  
 caudes  ou  Gongylures.  
 Les  premiers  correspondraient  aux  Tritons,  ou  Salamandres  
 aquatiques,  et  les  derniers  aux  véritables  Salamandres  
 terrestres,  La nature  cependant  ne paraît  pas  s'être  complètement  
 soumise  à  cette  règle.  Il  y  a  des  genres,  bien  naturels  
 ATRÉTODÈRES  OU  SALAMANDRIDES.  59  
 d'ailleurs,  par  d'autres  analogies  plus  constantes  qui  doivent  
 nous porter  à rapprocher  entre  elles certaines espèces, quoique  
 la  forme de  la  queue  reste  assez  ambiguii,  étant  tout-à-fait  
 arrondie  à  la  base  et  légèrement  comprimée  dans  une  autre  
 •partie  de  son  étendue  et  môme  suivant  les  saisons.  
 Il  en  est  d'autres  chez  lesquelles  cette  extrémité  du  tronc  
 est  comme  à  quatre  pans,  ou  tétragone,  à  angles  arrondis.  
 Enfin la  plupart  des  espèces,  à  l'époque  de  la  fécondation,  ou  
 de  la  ponte  qui  a  presque  toujours  lieu  dans  l'eau,  ont  une  
 queue  comprimée  et  plus  tard,  quand  l'animal  est  resté  quelque  
 temps  sur  la  terre,  cette  même  queue  s'arrondit  tout-àfait. 
   Alors,  les  expansions  membraneuses  de  la  peau  s'oblitè- 
 .rent,  comme  n'étant  plus  destinées  à  faciliter  la  natation.  
 Nous  ne  pouvons  donc  pas  nous  servir  de  cette  indication  
 qui  aurait  si  clairement  dénoté  les  habitudes  principales.  
 Néanmoins,  en  faisant  usage  d'un  autre  p-rocédé  dans  l'analyse  
 ,  nous  sommes  parvenus  à  séparer,  par  des  caractères  
 assez évidents,  la  plupart  des  genres  que  nous  proposons  aux  
 'observateurs.  
 Un  tableau  analytique  général  résumera  les  détails  dans  
 lesquels  nous  devons  entrer  pour  faire  apprécier  les  différences  
 importantes  que  présentent  un  certain  nombre  d'espèces  
 ,  afin  d'arriver,  par  l'observation  comparée  et  synoptique, 
   à  la connaissance  des  faits  principaux  dont  les  modifications  
 ont  servi  de  base  rationelle  à  la  classification  que  
 nous  exposons  ici.  
 La première  observation,  celle qui  est  la  plus  facile à  faire,  
 c'est  que  parmi  les  Atrétodères  ou  Salamandrides,  deux  
 •genres  seulement  présentent  une  singularité  caractéristique  
 dans  le  nombre  des  doigts  aux  pattes  de  derrière  qui  ont  
 constamment  quatre  orteils.  Au  contraire,  on  en  rencontre  
 toujours  cinq  dans  les  autres  genres  de  la  même  famille.  Ces  
 deux  genres  sont donc  anomaux.  A la  vérité,  nous ne  pouvons  
 en expliquer  ni la cause,  ni  le  but  ou  le motif;  mais  par  cette  
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