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 1 6 6  BATRACIENS  UBODÈLES.  
 noirâtres  clair-semées;  en  dessus,  elle  est  légèrement  nuancée  de  verdâire  
 ou  d'olivâtre  ;  ces  couleurs  sont  plus  vives  et  comme  rougeâtres  après  la  
 mue.  Le  dessus  du  corps  et  surtout  celui  de  la  téte,  présente  beaucoup  de  
 rugosités  formant  des  protubérances  orbiculaires  et  de  nombreuses  inégalités  
 qui  se  retrouvent  également  sur  le  dos  et  dans  l'épaisseur  des  tégumens. 
   On  y  distingue  des  pores  nombreux  par  lesquels  suinte  une  humeur  
 muqueuse  d'une  odeur  désagréable.  La  peau  des  parties  inférieures  
 est  plus  unie  ou  simplement  ridée  et  les  taches  y  sont  d'une  teinte  
 moins  foncée.  
 ,  Les  jeunes  individus  ont,  en  général,  des  couleurs  plus  claires  et  les  protubérances  
 de  la  peau  y  sont  moins  développées,  ainsi  que  celles  des  flancs  
 ou  du  rebord  festonné  qui  s'y  trouve  à  peine  indiqué.  
 Quant  aux  moeurs  et  aux  habitudes  du  Tritomégas,  voici  ce  qu'on  a  observé  
 à  Leyde.  Le  plus  grand  individu,  qui  en  1829  avait  en  longueur  à  
 peu  prés  un  pied,  a  cru  si  rapidement  qu'en  1835,  il  en  avait  trois.  Depuis  il  
 n'a  pas  grandi  et  paraît  avoir  atteint  le  terme  de  sa  croissance.  C'est  un  
 animal  inerte  et  stupide  dont  les  mouvements  sont  très-lents.  Il  se  tient  habituellement  
 au  fond  du  réservoir  et  ne  vient  à  la  surface  de  l'eau  que  pour  
 respirer  l'air;  à  cet  elîet,  il  lui  suffit  de  mettre  le  museau  hors  du  liquide,  
 puis  il  se  relire  lentement  pour  reprendre  sa  position  accoutumée.  II  fait  
 souvent  entendre  un  grognement  sourd,  produit  par  l'air  atmosphérique  
 qu'il  chasse  par  les  narines  et  quelquefois  par  la  bouche.  Ce  qu'il  réitère  
 toutes  les cinq  à dix  minutes,  caril  ne  restejamais  plus  d'une  demi-heure  au  
 fond  de  l'eau,  sans  venir  respirer  à  la  surface.  Plongé,  pour  ainsi  dire,  
 dans  une  apathie  continuelle  à  son  arrivée  en  Europe,  il  montrai t  un  naturel  
 assez  doux  et  ne  cherchait  .jamais  à  mordre  ,  quand  on  le  retirait  de  
 l'eau  et  même  en  le  faisant  passer  longtemps  d'une  main  à  une  autre  ;  
 mais  irrité  par  de  nombreux  visiteurs,  il  est  devenu  plus  sauvage  et  il  cherche  
 à  se  défendre,  quand  on  l'inquiète,  en  élançant  la  téte  hors  de  l'eau  
 et  en  s'efforçant  de  mordre.  
 Son  squelette  ressemble  beaucoup,  dit  M.  Schlegel,  à  ceux  du  Ménobrancheet  
 àcelui  de  la  Salamandre  fossile  dont  nous  avons  précédemment  
 parlé.  Les  vertèbres  ont  leur  corps  creusé  devant  et  derrière  par  des  cavités  
 coniques,  remplies  d'une  substance  iibro-cartilagineuse  comme  chez  
 les  Poissons.  Il  y  a  vingt  vertèbres  au  tronc  et  vingt-quatre  à  la  queue  ;  la  
 première  vertèbre,  ou  l'atlas  offre  deux  cavités  articulaires  pour  recevoir  
 les  deux  condyles  occipitaux.  Toutes  les  autres  vertèbres  se  ressemblent  
 par  leur  conformation  générale  ¡  leurs  apophyses  articulaires  sont  trèsprononcées  
 et  leur  plan  cartilagineux  est  de  forme  ovale.  Les  apophyses  
 transversales  sont  fort  développées  en  longueur  et  dirigées  en  arrière  et  
 elles  portent  chacune  un  rudiment  de  côte  comprimée  et  pointue  qui  djv  
 ATUÉTODKUES.  G.  TIlIïOllÉGAS.  16 7  
 minue  en  longueur  vers  la  queue  où  on  les  retrouve  encore  sur  les  dix  
 premières  vertèbres  caudales.  Les  vertèbres  du  tronc  sont  toutes  dépourvues  
 d'apophyses  épineuses  inférieures  ;  mais  les  supérieures  forment  une  
 sorte  de crête  derrière  laquelle  on  voit  un  trou,  qui  dans  l'état  frais  se  trouve  
 fermé  par  une  membrane.  
 Les  vertèbres  de  la  queue  qui,  comme  nous  l'avons  di t ,  sont  au  nombre  
 de  vingt-quatre  environ,  diminuent  successivement  de  volume  vers  l'extré- 
 ¡ïiité  libre;  elles  sont  comprimées  et  leurs  apophyses  épineuses,  tant  en  
 dessus  qu'en  dessous,  deviennent  plus  marquées  vers  la  pointe,  tandis  que  
 les  transversales  très-prononcées  vers  la  base,  diminuent  successivement  
 vers  le  milieu  et  elles  portent ,  ainsi  que  nous  l'avons  énoncé  plus  haut,  
 de  petits  rudiments  de  côtes.  
 La  téte  osseuse  a  beaucoup  de  rapports,  pour  la  forme,  avec  celle  de  
 la  plupart  des  Urodèles  ;  mais  elle  présente  des  particularités  dans  la  configuration  
 et  la  disposition  des  os  qui  la  composent .  Ainsi,  la  grande  largeur  
 quelle  ofiVe  en  arrière,  tient  à  la  position  horizontale  des  mastoïdiens  
 et  des  atles  sphénoïdales.  D'un  autre  côté,  les  os  de  la  face,  très-déprimés, 
   sont bordés  en  avant  par  les  inter-maxillaires  et  les  sus-maxillaires.  
 Ces  derniers,  par  une  branche  montante  très-courte,  viennent  s'enchâsser  
 comme  un  coin  entre  les  nasaux  ,  qui  sont  fourchus  et  dirigés  en  dehors.  
 Ceux-ci  se  continuent  avec  les  frontaux  pour  s'enchâsser  à  leur  tour  sur  les  
 pariétaux  et ces  derniers  reçoivent  les  temporaux  dans  lesquels  se  trouve  l'organe  
 de  l'ouie.  Les  pièces  de  l'occipital  sont  doubles  et  portent  ainsi  les  condyles. 
   La  base  du  crâne  est  en  grande  partie  formée  par  le  sphénoïde  qui  
 est  très-large  et  encloué  latéralement  par  deux  ailes  ptérygoïdiennes  trèsétalées  
 et  qui, se  portant  en  arrière,  s  épaissisent  et  forment  la  protubérance  
 mastoïdienne  destinée  à  recevoir  la  cavité  condylienne  de  la  mâchoire  inférieure. 
   Au  devant  du  sphénoïde,  qui  forme  la  région  postérieure  du  palais, 
   on  voit  deux  lames  osseuses  :  ce  sont  les  palatins  sur  le  bord  antérieur  
 desquels  sont  fixées  les  dénis,  qui  forment  par  leur  série  arquée  et  
 transversale  une  courbure  analogue  à  celle  de  la  mâchoire  supérieure.  Ces  
 dents  ont  la  forme  de  petits  cylindres  creux,  ouverts  seulement  par  leur  
 base, p robablement  pour  recevoir  les vaisseaux  nourriciers;  tandis  que  leurs  
 pointes  un  peu  crochues  sont  émaillées;  ces  dents  sont  tellement  serrées  
 et  rapprochées  les  unes  des  autres,  que  M.  iSchlegel  les  compare  à  
 des  tuyaux  d'orgue.  La  mâchoire  inférieure  n'offre  d'autres  particularilés  
 que  celle  de  sa  très-grande  étendue,  car  d'ailleurs  elle  est  semblable  
 à  ce  qu'on  observe  chez  les  autres  Salamandres.  
 Le  bassin  est  suspendu  à  la  vingt-unième  vertèbre  qui  représente  ainsi  
 le  sacrum.  Ses  apophyses  transverses  sont  plus  développées  et  portent  
 d'une  part  deux  petits  os  semblables  aux  côtes;  mais  eu  outre,  deux  os  
 ;  
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