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 2 1 0  APPENDICE.  
 L'auteur  annonce que,  dès  1857,  il  avait  reconnu  que cet  
 animal  devait  former un genre  distinct  parmi  les  poissons et  
 qu'il  lui  avait  donné le nom de  Protoplerus  dans la collection  
 et  dans le  catalogue  du  Musée  des chirurgiens  de  Londres,  
 déterminé  surtout  à le considérer  comme  un  poisson,  par la  
 présence  des écailles,  la structure et  la disposition  des fosses  
 nasales  et  qu'il  l'avait  rangé parmi  les  abdominaux malacoptérygiens. 
  C'était  évidemment  une autre espèce voisine  de la  
 première. M.  Owen  l'avait  nommée  Lepidosiren  annectens.  
 L'individu  qu'il  a  observé provenait  de la  rivière Gambie eu  
 Afrique.  
 Voici les motifs qu'il  apporte  pour  ranger  cet  animal  dans  
 la  classe des poissons.  Le  corps  est  entièrement  couvert  de  
 larges  écailles  arrondies,  placées  en  recouvrement  les  unes  
 sur  les autres ;  la  tête  et  la  ligne latérale  sont  garnies  d'un  
 petit  repli saillant, percé  de  pores muqueux ;  les  rudiments  
 des prétendus membres sont  des nageoires pectorales  et ventrales  
 composées de  rayons nombreux  à  leur  base. Il y a  un  
 sciences  naturelles,  page  116,  avec  quatre  planches.  L'auteur  termine  sa  
 belle  et  bonne  description  par  déclarer  qu'il  n'hésite  pas  à ranger  la  Lépidosirène  
 parmi  les  Amphibies,  près  de  l'Amphiuma  et  du  Ménopome,  
 Dans  ce même  cahier  des Annales, M. Milne  Edwards,  p.  1B9, d'après  plusieurs  
 observations  d'anatomie  comparée,  adopte  l'opinion  de M.  Bischotf.  
 On  verra  plus  bas  que  nous  avons  une  opinion  contraire.  Au  reste,  
 pour  donner  à  cette  discussion  tout  l'intérét  qu'elle  mérite,  nous  devons  
 citer  la  belle  monographie  de  la  Lépidosiren  paradoxa  publiée  à  Prague  
 en  184S  ,  par  M.  le  Professeur  Joseph  Hyrtl,  grand  in-i.»  avec  cinq  
 planches  gravées  qui sont  consacrées  entièrement  à  l'anatomie.  
 A  ces  différentes  indications,  il  faut  ajouter  celle  d'une  revue  trèsdétaillée  
 de  l'anatomie  de  la Lcpidosirène  et  du  Protopterus  présentée  par  
 M.  Duvernoy  à  ses  auditeurs  du  Collège  de  France.  On  la  trouve  insérée  
 dans  les  3.® et 4.'  fascicules  de  ses  Leçons  sur  l'hist.  natur,  des  corps  
 organisés,  p.  85-67.  (Extrait  de  la  Revue  et  Mag.  de  Zool.  1847-1851). Les  
 deux  genres  forment  pour  cet  anatomiste,  une  famille,  celle  des  Ichtliyoïjtères  
 qu'il  place  à  la  fin  de  la  sous-classe  des  Amphibies,  tout  en  tenant  
 ompte  des  analogies  remarquables  de  cçs  animaux  avec  les  POÌSSOHS.  
 LÉPIDOSIRÈNE.  211  
 cordon  gélatineux  qui  tient  lieu  de  colonne  vertébrale;  la  
 partie de l'occipital  qui  s'y  joint  n'offre qu'une  seule surface  
 et non pas deux  condyles comme cela a lieu chez tous  les  Batraciens  
 ; il  y a sur  les branchies  une lame operculaire ; les os  
 inter-maxillaires  sont mobiles et  la mâchoire  inférieure offre  
 après la pièce post-mandibulaire une portion qui  supporte  des  
 dents. On voit,  tant  au-dessus qu'au  dessous  du  canal  ou  du  
 tube vertébral,  un  double  rang  d'apophyses  épineuses.  Les  
 parties  les plus solides  de cette  sorte  de  squelette  cartilagineux  
 sont  de couleur verdâtre.  Le gros intestin présente  dans  
 son intérieur  une  valvule .spirale ; il  n'y  a  ni  pancréas,  ni  
 rate. La  situation  do l'anus,  l'oreillette  unique  du coeur,  le  
 nombre  des  arcs branchiaux  et  la  position  cachée  de  leurs  
 lames,  l'existence du  long nerf  sous-cutané  latéral,  les larges  
 otolithes  du labyrinthe de  l'oreille,  les  sacs nasaux  ou  olfactifs  
 qui  n'ont  qu]un seul orifice et  externe:  tout  prouve  à M.  
 Owen que  la  Lépidosirène  est  un  poisson  véritable  et  non  
 un Reptile  Pérennibranche.  
 Nous adoptons entièrement  cette  opinion qui  s'est  fortifiée  
 par l'examen  que nous avons pu  faire nous même et  qui,  dès  
 la première  inspection,  nous  avait  frappé. Cependant,  nous  
 croyons devoir  faire connaître,  au moins en abrégé,  le  travail  
 de M. Bischoff  (1). Dans cette  description  anatomique  faite,  
 nous devons le reconnaître,  avec beaucoup de soins et  d'exactitude, 
   nous ne voyons,  comme  anatomiste  nous  même,  que  
 des détails propres  à  nous  confirmer dans  l'opinion  que  ces  
 (1)  Description  anatomique  de  la  Lépidosirène  paradoxale.  Anomisch  
 UDtersucht  und  Weschreiben.  De  Th.  Lud.  Bischoff,  prof,  à  Heidelberg.  
 Leipsick  1840,  in-4°.  fig.  On  en  trouve  une  traduction  par  M.  Huboser.  
 Annales  des  sciences  naturelles,  zoologie,  torn,  xiv,  p.  116  et  suivantes.  
 Pl.  7,  8,  9 et  10,  sous  le  nom  de  Caraniuru.  
 A l a  suite  de  ce  mémoire  même  volume,  p.  159,  M.  Milne  Edri'ardS  a  
 ajouté  un  article  sur  les affinités naturelles  de  la  Lépidosirène  et  il  adopte  
 l'opiuion  que  l'animal  est  un  Reptile.  
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