I 8 [BATRACIENS UROÎÈLËS.
§ II. HISTORIQUE DE LA CLASSIFICATION DES URODÈLÉS.
D'après le tableau synoptique et la courte analyse de la
classiiication que nous avons exposée dans le volume précédent
où elle est insérée aux pages 51 e t5f , nous avons vu que
tous les Batraciens ayant des pattes et une queue persistante
pendant toute la durée de leur existence pouvaient être réunis
et former un sous-ordre très-naturel. C'est celui des
TJRODÈI.ES partagé lui-même en deux grands groupes, suivant
que les espèces, ou ce qui revient au même, que les
individus parvenus à leur dernier état de développement,
celui pendant lequel ils doivent reproduire leur race, n'offrent
plus de fentes branchiales, ou des trous sur les côtés du cou,
ce qui nous les a fait désigner sous le nom d'AiBÉTODÈRÉs ou
Salamandrides.
Quand au contraire, ces Batraciens conservent au dehors,
entre la tête et les épaules, et pendant toute leur vie, ces ouvertures
latérales qui communiquent avec le pharynx, qu'on
observe aussi chez toutes les espèces du premier sous-ordre,
mais oil elles ne persistent que durant le premier âge, c'est-àdire
pendant que ces Reptiles sont sous l'état de larves ou de
têtards, ils forment un autre groupe, que nous nommons les
TRÉMATOBÈRES.
Ce second groupe se partage lui-même en deux familles,
selon que les branchies disparaissent complètement, comme
chez les AmpMumides, ou quand elles restent apparentes sous
forme de franges plus ou moins découpées, ainsi qu'on peut
les observer constamment dans les genres réunis sous le nom
de Protéïdes.
Ces divisions sont donc à peu près les mêmes que celles qui
avaient été proposées par M. Fitzinger, excepté que nous
n'avons pas laissé les Atrétodères ou Salamandrides avec les
Anoures^ c'est-à-dire dans l'ordre que cet auteur désigne
EN GÉNÉRAL ET CLASSIFICATIONS. 19
BOUS le nom de Dipnoa, comme une cinquième tribu qu'il aiH
pelle Mutahilia. (1)
Ainsi, il y aura trois familles dansle sous-ordre des Batra-
, ciens Urodèles.
Nous allons présenter une analyse des travaux de classification
des zoologistes. Nous la ferons suivre d'un exposé plus
étendu de celle que nous adoptons et nous la résumerons sous
forme de tableau synoptique.
En commençant ce chapitre, nous avons rappelé que le nom
et la division des Batraciens urodèles avait été d'abord proposé
par nous (2) et que la plupart des Naturalistes avaient
adopté depuis cette dénamination destinée par son étymologie
à dénoter une circonstance très-visible, c'est-à-dire la présence
de la queue, caractère que l'on retrouve constamment
et uniquement dans toutes les espèces de ce grand sous-ordre.
En faisant, dans le volume précédent, l'historique de l'ordre
des Batraciens (pages 26 à 47) et dans le chapitre troisième
(pages 45 à 59) nous avons fait connaître les auteurs principaux
que nous aurons occasion de citer par la suite. Cependant
, il en est quelques-uns que nous devons plus particulièrement
indiquer, parce qu'ils sont entrés dans plus
de détails. Voici leurs noms : Merrem, De Blainville, Latreille,
Cuvier G., Fitzinger et surtout M. Tschudi et le
prince Ch. Bonaparte; en 18o0, M. Gray.
OPPEL, dès l'année 1 8 1 1 , avait adopté notre dénomination
et la distinction qu'elle comporte et maintenant nous la retrouvons
chez presque tous les auteurs, surtout parmi ceux qui se
sont occupés de recherches sur l'organisation de ces Reptiles.
Cependant en 1 8 2 0 , MERREM, quoique se conformant, pour
les détails, à peu près à la classification d'Oppel, a préféré
désigner le grand groupe des Urodèles sous le nom de Mar-^
(1) Voyez t. I.é' du présent ouvrage, p. 282.
(2) Voyez la note de la p. 1.