BATRACIENS URODÈLES.
sont distribuées sur la partie moyenne du palais, les rangées
de petites dents dites palatines, spliénoïdales ou voniériennes.
Ces modifications ont, çn outre, mis en parallèle plusieurs
autres dispositions comparées de la conformation et des habitudes,
comme nous allons l'indiquer.
Ainsi, le genre Cylindrosome est caractérisé parce qu'il n'a
au palais qu'une seule série longitudinale de dents. Dans les
espèces rapportées aux autres genres de cette même catégorie,
les dents palatines sont situées en travers. On ne trouve cette
seule distribution que dans les Plagiodonles qui en ont emprunté
leur nom qui sert ainsi cà les caractériser. Il en est de
même dans les Xipliomres; mais ces derniers ont, en outre,
la surface de la peau garnie de tubercules saillants, et elle
est comme granuleuse, tandis que les téguments sont lisses et
polis chez hs Plagiodontes.
Sur le palais des autres espèces appartenant aux deux derniers
genres à queue comprimée seulement à sa base, on peut
observer des rangées tranversales et longitudinales de dents;
l'étendue de ces rangées et le nombre des dents varient selon
les genres nommés, l'un Pléthodonte et l'autre Géotrifon. Chez
le premier, ainsi que l'indique l'étymologie du nom, ces dents
remplissent toute la région moyenne et longitudinale du palais,
où elles sont courtes et serrées comme le? crins ou les poils
rudes d'une brosse, tandis que ces pointes osseuses forment
deux rangées distinctes dans les Géotritons.
Les cinq genres de cette famille, qu'il nous reste à énumérer,
ont été rapprochés par cette particularité que leur queue
est comprimée suivant toute sa longueur.
Parmi les Urodèles rangés dans ces cinq genres, il en est
dont le ventre s'aplatit, surtout dans la région inférieure.
Tels sont les Tritons et les Euproctes, lesquels diffèrent entre
eux par la manière dont leur langue est attachée ou adhère
au plancher de la bouche. C'est en arrière que cette adhé-
ATUÉTODÎiRES OU SAIAMANDIUDES. 45
rence a lieu chez les Tritons, et en avant chez les Euproctes.
Ces genres offrent, en outre, d'autres caractères distinclifs.
Dans les trois autres genres de cette subdivision basée sur
la forme comprimée de la queue, la partie inférieure du ventre
est cylindrique ou régulièrement arrondie. Il en est un, celui
qu'on a nommé Onychodactyle, dont l'extrémité des doigts
semble garnie ou en quelque sorte enveloppée, au moins à
certaines époques de l'année, d'un mince étui d'une peau
noirâtre, comme cornée, ce qui l'a fait désigner par ce nom
qui indique une sorte de sabot ou d'ongle. L'absence de cette
portion cornée chez les autres qui ont les extrémités des phalanges
molles et obtuses, puis la forme de la langue, ont
fourni un moyen certain de faire distinguer les genres. En
effet, dans les Bolitogïosses, la langue est supportée par un
pédicule placé au centre d'un disque charnu, simulant la tête
d'un champignon qui se trouverait arrondi et libre de toutes
parts; et dans les EUipsoglosses, cette langue est ovale et
adhérente par toute sa région moyenne et inférieure.
Le résumé synoptique de cet arrangement est présenté dans
letableau analytique que nous plaçons en regardet qui fournit
un moyen commode pour distinguer les genres, lesquels nous
paraissent cependant réunir assez naturellement les espèces
entre elles.
Nous l'avouons cependant, il serait assez difficile d'arriver
constamment à l'aide de ce système, à la détermination certaine
et bien précise des genres nombreux dont se compose la
famille des Salamandrides. Cette simple analyse ne doit servir
en effet qu'à mettre le naturaliste sur la voie des recherches
ultérieures qui lui resteront à faire pour connaître plus
complètement les caractères qui doivent être joints à ces
moyens de distinction propres à rapprocher les espèces entre
elles. Ainsi, il est utile pour le classement des xitrétodères,
d'offrir un moyen accessoire ou secondaire, en présentant un
résumé général de nos observations, qui peuvent conduire à