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I N T R O D U C T I O N
de rapports , auxquels la confideration
du fexe des plantes a donné lieu.
Sans vouloir comparer ici ces deux
grands hommes , répéter ce qu'ils ont
infpiré à leurs ieftateurs & à leurs ennemis
, & faire obferver qu'un Auteur n'a
guere d'ennemis que pendant fa vie 5
admirons-les l'un & l'autre 3 cherchons
à ^tirer une inilruftion de la diverfité
m-ême & de la comparaifon de leurs
principes & de leurs méthodes. L'ordre
de la nature eil lui feu! fans imperfeftion ;
mais il eil voilé à nos yeux qui font à
peine ouverts. Toute méthode artificielle
a nécefiairement des défauts , des vides ,
des lacunes , des points obfcurs ; mais
deux méthodes fi bien conçues, ii bico
liées, fondées fur lobfervarion, s'éclai-^
rent mutiiellemeni ; elles ne fauroient
errer dans les m-êmes parties 3 ii l'une
égare un inftanî, l'autre ramene au but.
A U T R E S On en pcut dire autant de la compa-
S^ËrBo: ^^^^^^ de pluiîeurs autres méthodes favantes
ou ingénieufes, telles que celles
d e ÎVK DE HALLER, VAN ROYEN, DE
SAUVAGES , ÂDANSON , & des obfervations
répandues dans les ouvrages de
M " . DE JUSSIEU , G U E T T A R D , DLLLE-»
m u s , ALUONE,GOUAN, GÉRARD,
l u muiîiplicité des méthodes des obfer-
TANISTES
1 :
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E
ANS LES
D É M O N S -
TRATIONS^
A LA BOTANIQUE.
vations comparées, conduit à cliilinguer
les plantes fous un plus grand nombre
de rapports , & conféquemment à les
mieux connoître.
Nous nous bornerons ici aux deux méthodes
l e s p l u s univerfeliement a R , , , doptXéT es^^ NAEDFOOPRTTE E
& aux principes les plus généraux. INous ^^
tâcherons de donner une idée du iyftême
du Chevalier LINNÉ , de fon plan & de
l'exicution. Nous développerons davantage
la méthode de TOURNEFORT , qui
a été adoptée dans rarrangenîent des démonftrations,
par deux raifons : i''. parce
qu'étant bornées à un petit nombre de
plantes, cet ordre eft plus fimple, plus
facile à faifir, plus commode à exphquer
en François ; parce que l'ordre des
démonftrations devant être le même que
celui du jardin où elles font faites , la
• diftinaion des arbres & des herbes adoptée
par TOURNEFORT , convient mieux
à un jardin que la méthode fexuelle, qui
fuivant uniquement la marche de la nature
, place comme elle la pimprenelLe au
pied du chêne.
Avant d'expliquer ces méthodes, il eit
néceiTaire d'établir les notions qu'elles
fuppofent, & principalement celles qui
font néceiîaires pour Fintelhgence des
démonftrations. De ce nombre font les
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