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í I
1 A
I-A GRANDEUR
ET DE
LA DURÉE.
c'eft la Mature Médicale, L'une conduit
à la connoiiTance des plantes, l'autre indique
leur emploi ; la premiere doit donc
précéder & diriger la feconde. Elle ne
peut eile-riiême être éclairée , que- par
des diviiions fondées fur des iignes plus
déterminés, plus conftans, palpables ou
feniïbies aux yeux de l'obfervateur.
Les Botaniiles ont cherché à diilinguer
ces fignes, à fixer leurs carafteres,
à diftinguer leurs rapports, à donner des
réglés pour les faiiir.
T i r é e s d e Les plus apparens ont dû les premiers
arrêter les regards : telles font la grandeur
& la durée des plantes. On a établi
une premiere diftinftion des végétaux en
herbes & en arhres , c'eft-à-dire en plantes
d'une confiilance peu folide , qui perdent
leurs tiges pendant l'hiver , & en plantes
d'une coniiiiance folide, ligneufe ( / ) ,
dont les tiges fubiiftent l'hiver.
Les herbes font annuelles ou vivaces.
Les annuelles [ annuoe ] levent (g),
croiiTent & meurent en une année. Les
vivaces [ perennes ] perdent leurs tiges
pendant l'hiver , mais fubfiilent plufieurs
( / ) De la nature du bois.
(g) On dit qu'une femence leve quand la piatite
commence à ibrtir de terre. Z>ans les années chaudes
le froment leve de bonne heure. Voyez ci-après femsnces
Ôi germination^
A LA BOTANIQUE. 9
années par leurs racines j fi elles ne
durent que deux ou trois années, on les
diftingue en bifannuelles ou trifanmielles.
Les arbres fe divifent en arbufles
\ frútices ] , arhriffeaux [ fuffrutices ] ,
arbres [ arbores ],
Les arbuftes ou fous-arbrijfeaux font des
plantes vivaces qui ont une tige ligneufe,
laquelle perfiile l'hiver, mais ne s'éleve
qu'à la hauteur des herbes.
Les arbrijfeaux ont une tige ligneufe
& durable , qui s'éleve plus que Yarbujîe
& moins que ïarbre,
Uarbre eft une plante vivace dont la
tige , les branches & les racines font
ligneufes ^ qui s'éleve à une grande hauteur
, & qui vit long-temps.
Cette diviiion générale des plantes
répond en quelque forte aux grandes divisons
que la nature a mifes parmi les animaux
, qui fe diftinguent en quadrupedes ^
bípedes, oiféaux , poijfons , inJeSes ,&ic.
La coniidération des végétaux felon
leur grandeur & leur durée , fut anciennement
adoptée par ARISTOTE , & dans
la fuite mieux développée par I'ÉCLUSE ,
ibus le nom de CLUSIUS (h). Pluiieurs
Auteurs ont fuivi leur exemple ; mais iî
on l'emploie feule , elle eft d'un foible
{H) CTUSLL rarionm plant, hijloria, 1576.
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