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222 INTRODUCTION
s'aboucheront réciproquement par diiFérens
points de leurs furfaces j ils s'entrelaceront
les uns dans les autres j ils exprimeront
une fubftance, qui de gélatineufe
^ deviendra ligneufe par degré , &
parviendra à les unir intimement. Dèslors
le mouvement de la feve deviendra
commun aux deux pieds 5 ils ne formeront
qu'un arbre individuel: voilà la Preffe
naturelle.
L'art a dérobé le fecret de la nature
pour la tromper à notre profit : au moyen
de la greffe artificielle ( n ) , il rajeunit
un vieux arbre , en lui donnant de jeunes
( n ) GREFFE , ente , Inoculation , écu(fon , font des
termes a-peu-près fynonimes , & défignent l'opération
par laquelle on multiplie une efpece d'arbre , en coupant
une de fes branches, qui fe nomme la erefe &
en la iubftituant aux branches de l'arbre à qui on veut
la faire porter , & qui s'appelle le fujet. Cette opération
le fait de plufieurs maniérés :
1°. Greffer en fente. On coupe tranfverfalenient la
branche ou la tige du fujet qu'on veut enter ; on la
Jendinfuite longitudinalement ; on taille l'extrémité de
k grefte en forme de coin; on l'introduit dans la
tente du fujet', de maniéré que les aubiers des deux
arbres coïncident exaâement.
2°. Greffer en couronne. On choifu le temps de la feve •
on coupe tranfverfalement la tige du fujet ; on taille
a greffe en maniéré de cure-dent ; on l'introduit entre
. lecorce & 1 aubier du fujet, de maniéré que l'écorce
embrâffe la greffe ; on entoure ainfi la circonférence
r l n plufieurs greffes qui y foraient une cou-
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LA BOTANIQUE- 223
Branches ^ il multiplie les arbres d'agrément
fur des fujets peu eitimés ; il perfeâionne
les fruits deiHnés à flatter nos
goûts ; il fait porter au même tronc ,
ï orange , le car on , le cédra ^ & des
3®. Greffer en pue ^ en fiflet. Dans le temps de la
f e v e , on prend des greffes du même diametre que le
fujeî ; on coupe circulairement Técorce de celui-ci ^ d e
maniéré qu'on puiffe en enlever un anneau ; on détache
de la greffe , un anneau d'écorce de la mêaie
étendue & chargé d'un ou de plufieurs boutons ; on Tintroduit
iar le fujet, à la place de Técorce qu'on lui a
enlevée ; on couvre le tout de cire , &c,
4®. Greffer en écuffon. On entaille l'écorce du fujet
en maniéré de^T ; on détache de la greffe un morceau
d'écorce garnie d'un bouton. Après avoir taillé ce nnorc
e a u , en écuilon ou en triangle alongé , on l'introduit
dans la feate faite au fujet , de maniéré que les levres
d e la fente le reconvrent ; on lie le tout avec de la
laine. Au printemps , cette greffe fe nomme à oeil poufparce
que h elle prend , le bouton fe développe
fur le champ ; on la nomme à cell dormant ^ fi on la
pratique au déclin de la feve , parce que le bouton ne
s'ouvre qu'au printemps qui fuit.
Greffer par approche, Su^^oÎQZ àe\xx:ixhves plantés
à côté l'un de l'autre ; on fait à chacun une inciiioa
difpofée de maniéré , qu'en rapprochr^nt les branches
entaillées ^ leurs libers & leurs aubiers fe touchent
à nud. La fimplé union des écorces fuffit à cette greffe :
c'eft l'opération naturelle.
Remarquez que la greffe en fente , n'eft qu'une modification
de celle-ci^ de même que b greffe en ca^/-
ronne , en flute , en écuffon , ne font qu'un même procédé
fous différentes formes. Le fuccès des unes & des
autres dépend du rapprochement des aubiers ; & la
régénération , du déve!oppem,ent & de l'union des
vaiffe.iux des deux écorces. Foye^ P/iyJIque des Arbres ^
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