liK Ì
282 An a l y s e
exprejjion, à raifon ciu moyen qu'on a employé
pour Tobrenir.
L'amande du cacao dépouillée de
fon écorce & pilée , ies baies de laurier,
celles de l'arbre de cire , lorfqu'on les fait
bouillir dans l'eau , donnent une huile qui
vient nager à la furface de ce liquide, &
qui lorfqu'on la laiife refroidir, fe fige &
prend la coniiiîance d'un beurre.
6®. La plupart des plantes j, lorfqu'oiî
les diftille à la cornue, & qu'on leur donne
le degré moyen fupérieur à Feau bouillante^
donnent une liqueur d'abord purement
aqueufe, qui devient enfuite acide ^
& dont l'acidité va toujours en augmentant
5 il fort en même temps une huile foiblement
colorée & affez limpide , mais
qui devient de plus en plus colorée & de
plus en plus épaiiTe jufqu'à la fin de l'opération.
îl refte dans la cornue un charbon,
qui conferve la forme de la plante, pour
peu qu'elle ait de folidité & qui n'eft;
prefque qu'une terre pure.
Une plante qu'on brille à l'air libre,
perd dans la combuftion les principes qu'-
elle donne à la difliilation ; fi l'on verfe
de l'eau fur fes cendres, qu'on la filtre
qu'on la faiTe évaporer, on en retire une
matiere ialine qui produit fur la langue
une fenfation brûlante, & lui imprime un
V É G É T A L E . 2S3
goût d'urine ; cette matiere faline mêlée
avec la liqueur acide du procédé précédent
, ou toute autre liqueur acide , y excite
un mouvement rapide accompagné
de bulles qu'on appelle mouvement cTeffervefcence
-, mêlée à la teinture bleue
des fleurs des végétaux, elle lui donne
une couleur verte , comm.e l'acide lui
donne une couleur rouge. C'eft à cette
matiere faline qu'on donne le nom à"alkali
fixe -, cet alkali fixe n'eft pas toujours
feul dans les cendres de tous les
végétaux, il y eft joint quelquefois à d'autres
fels, tels que le tartre vitriolé & le fei
de Glauber ; mais il eft aifé de les en féparer,
parce qu'ils criftallifent lorfqu'on évapore
jufqu'à un certain point l'eau qui les
tenon en diiTolution ; au lieu que l'alkali
fixe ne criftallife point & ne prend de forme
concrete , au moins lorfqu'il eft pur,
que quand on le deffeche entièrement.
S'il y avoit des charbons dans les cendres
dont on a fait la leffive j ou fi l'air n'avoit
pas un libre accès dans le lieu oii l'on a
brûlé la plante, comme lorfqu'on la brûle
en la fuffoquant, l'alkali fixe eft plus ou
moins impur, & plus ou moins chargé de
principes étrangers qui le faliffent, & lui
donnent quelquefois une forme criftalline
& concrete. Mais on peut le dégager de
P