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12 INTRODUCTIONraux.
On les a nommé caracieres naturels.
Ils ont été tirés de l'enfemble & de la
combinaifon des parties les plus effentielles
de la végétation ; la fleur , le fruit,
la graine , la difpoiition des tiges & des
branches , &c. Tous les divers accidens
de chacune de ces parties, rapprochés
& comparés, ont conduit à des diviiions
naturelles & déterminées.
Ces diviiions fondées fur des rapports
multipliés , permanens & feniibles , ont
été appellées familles naturelles ; telles
font les plantes graminées , les cruciformes
y les ¿¿gumineufes, les omhelliferes , les
malvacées , les cucurbitacées , labiées , liliacées
, coniferes, &c. (/) Chaque plante
de chacune de ces familles raffemble des
carafteres fenfibles , effentiellement les
mêmes , dans toutes les plantes de la
même famille ; telles font, dans les animaux
, les chiens parmi les quadrupèdes ;
toutes les efpeces de pic parmi les oifeaux;
les fcarabées parmi les infecles , &c.
Quiconque eft parvenu à fe faire une
idée jufte des caraâeres diftinfts de toutes
ces familles, y range fans peine la plante
inconnue qu'il rencontre. Si elle lui préfente
les mêmes rapports, il ne peut s'y
méprendre.
. ( 1 ) Voy^i ci-après la defcriptlon de CCS familles dans
la, méthode de Tourncfortt
A LA BOTANIQUE. 13.
Elles paroilïent avoir été véritablement
diftinguées par la nature , & les Botaniftes
en on?fucceffivementdéterminé un grand
nombre. S'ils fuffent parvenus à raiTembler
ainfi toutes les efpeces de plantes
connues, ils euiTent trouvé la méthode
naturelle (m) qu'on cherche en vain depuis
l'origine de la fcience.
Cette méthode ne feroit autre cliofe
que le tableau de la progreffion graduelle
que la nature a fuivie dans la formation
des végétaux, comme dans celle de tous
les êtres. Mais les chaînons de cette chaîne
ne font pas tous connus ; ceux qui nous
échappent forment des interruptions qui
mettent à chaque inftant la fcience en
défaut i un grand nombre de plantes ne
peut trouver fa place dans les familles
naturelles ; dénuées de rapports uniformes
entr'elles , elles ne fauroient conftituer
de nouvelles familles ^ elles reftent
en quelque forte ifolées , & livreroient
de nouveau la Botanique à la confufion ,
il l'art n eût fupplée à ce que la nature
nous déroboit ( /z ).
O n a donc imaginé des méthodes arti- MÉTHODES
O A R T I F I-
( m ) "Le Chevalier von Linné a donné un fragment de
la méthode naturelle. Voy. Philof Botan. p. 27.
( rt ) Quelques modernes regardent la détermination
de ces familles comme une découverte arbitraire ; ils
yont mêms jufqu'à nier qu'elles exifiant dans la nature.
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