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que leurs fleurs, que leurs tiges, que leurs
racines, & c . C'eft ce que nous allons faire
dans cet effai d'Analyfe. Entrons en matiere.
1°. Qu'on prenne une plante qui n'ait
point d'odeur, par exemple du plantain5
qu'on le diftille au bain-marie, ayant foin
de ne lui donner que le degré moyen de
l'eau bouillante, on obtiendra une liqueur
limpide fans goût, fans odeur, en un mot
une eau qui ne différera point de l'eau de
pluie diftillée.
2°. Mais il l'on diftille au même degré
de feu une plante odorante , l'eau qu'on
obtiendra aura l'odeur de la plante. Le
principe de cette odeur eft iî fubtil, que iî
on laiffe cette eau quelque temps dans un
vaiiTeau ouvert il fe diffipe entièrement,
fans que l'eau perde feniiblement de fon
poids, preuve qu'il y eft en très-petite
quantité.
3°. Si l'on diftille cette même plante
au degré de l'eau bouillante, fans paffer
au-delà, ce qu'on n'obtient qu'en la diftillant
à feu nud avec de l'eau dans la cucurbite
, on obtient outre l'eau qu'on a eu
dans le procédé précédent, une huile qui
a l'odeur de la plante , qui nage à la furface
de l'eau dans quelques efpeces, & qui
dans d'autres va deffous. Ces différentes
V É G É T A L E .
pefanteurs fpéciiîques ne font pas le feul
caraftere qui diftingue ces fortes d'huiles j
elles different encore par leurs couleurs &
par leur confiftance , y en ayant de vertes
, de bleues, de jaunes, de rougeâtres,
&c. de plus ou de moins limpides, & même
de figées. C e f t à ces huiles qu'on donne
le nom d'huUes effentieUes elles ne fe trouvent
pas toujours dans les mêmes parties
des différentes plantes ; il y a des plantes,
telles que le romarin, la menthe, & c . qui
l'ont dans leurs feuilles j la lavande l'adans
le calice de fes fleurs ^ les plantes ombelliferes
l'ont dans lenveloppe de leur femence
j les arbres de la famille des orangers
& des citroniers l'ont dans les pétales
de leurs fleurs, & enfuite dans l'écorce de
leurs fruits, &c.
4°. Les femences de prefque toutes les
plantes, ( car on ne doit guere en excepter
que celles de la famille des légumineufes,
des fauffes légumineufes & des graminées
qui font farineufes, & celles des
Tubiacées qui font prefque de la nature de
la corne ) donnent, lorfqu'on les met dans
une preffe , après les avoir pilées & réduites
en pâte, une huile qui ne peut pas monter
dans ladiftillation comme la précédente
, & qui en différé encore parce qu'elle
n'a point d'odeur 3 on l'appelle huile par