côté une multitude de détails utiles ou intéressants qui se trouvent réunis, par exemple,
dans le Guide Joanne pour la Suisse (auquel nous collaborons directement depuis
vingt-cinq ans environ), ou dans maints autres, adaptés aux mentalités les plus diverses.
Nous porterons nos pas alternativement dans les préalpes entre le Simmenthal et les
glaciers, puis par les crêtes du Wildhorn et du Wildstrubel au Lôtschberg avec ses
diverses stations, et enfin dans les différents centres d’interlaken, Grindelwald, Ro-
senlaui, Meiringen, Lauterbrunnen et Mürren, laissant à notre distingué collègue,
M. le Dr H. Dübi, le soin de vous piloter dans l’Oberhasli et la vallée de Gasteren.
P .- S . Cet ouvrage était destiné à paraître il y a un an. Nous avons dû y renoncer
à cause de la mobilisation de l’armée suisse qui a désorganisé pendant plusieurs mois
les ateliers où se tiraient nos illustrations.
Quelques-uns trouveront peut-être que nous aurions dû attendre le rétablissement
de la paix avant de lancer ce volume, mais beaucoup d’autres, au contraire, seront
heureux d’échapper un moment à la lecture des publications relatives à la guerre
pour aller reprendre des forces morales dans le monde paisible de nos Alpes.
L e Rübli et la Gummfluh vus de Schônried.
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GSTAAD-ZWEISIMMEN-DIEMTIGTHAL
En Vaudois que nous sommes, nous partons de Montreux, et par les Avants
et Chateau-d’OEx nous courons vers Gstaad. Dès l’abord nous sommes frappés par
l’extrême variété des sites qui défilent sous nos yeux; c’est au début la splendide nappe
bleue du Léman qui grandit de minute en minute ; ce sont ensuite d’étroites corniches
agrippées a des abîmes dans lesquels le regard plonge parfois avec quelque inquiétude,
des gorges sauvages au fond desquelles coulent des eaux vertes, noires, blanches
ou bleues, paisibles ou torrentueuses ; c ’est ensuite une vallée riante largement
ouverte, verdoyante, paisible, égayée en automne par les clochettes d’innombrables
troupeaux. Notre esprit prend ainsi peu à peu l’habitude d’apprécier les hauteurs, les
profondeurs, les proportions des masses, de juger des véritables perspectives dans
leur perpétuelle mobilité et de se laisser pénétrer de leur charme comme de leur véritable
grandeur.
A Gstaad, où nous reviendrons plus tard pour remonter la vallée de la Sarine qui
s ouvre a droite, nous tournons a gauche. Nous nous laissons transporter à vive
allure jusque sur le haut plateau des Saanenmôser, au travers de prairies ondulées,
frémissantes au vent du jour, sur lesquelles passe à la fin de mai et en juin comme
un frisson dans lequel apparaissent toutes les couleurs de l’arc-en-ciel, avec les teintes
les plus délicates; ici le tapis est tout rose, ailleurs il est tout or, plus loin tout bleu,
ou revêt toutes les nuances du vert tendre au vert foncé.
Ouvrez bien les yeux, ne restez pas, comme un trop grand nombre de voyageurs,
ALPES BERNOISES