dans un pays très ignoré,
habité par une population
aux besoins religieux
éveillés inclinant volontiers
vers une dissidence
qui témoigne de son individualisme.
U n e d e s
m a n ife s ta t io n s de sa
tournure d’esprit est son
goût pour les sentences
bibliques, m o r a le s ou
poétiques taillées au ciseau
ou pyrogravées au
Au pied du Niesen. frontispice de s e s ch a lets,
comme cela se rencontre en d’autres régions de nos Alpes. Autant nous respectons
et aimons cette habitude, autant nous craignons, pour la vérité et l’autorité
morale de ces inscriptions, le contraste qui parfois existe criant — pour qui sait ce
qui se passe derrière telle de ces murailles — entre le véritable état moral des habitants
de la maison et celui que suppose la sentence. Il faudrait que l’on se souvînt
toujours que cet antique usage entraîne après soi des responsabilités spéciales chez les
diverses générations qui naissent, grandissent
et meurent sous ces toits.
Sans nous en douter nous passons, toujours
en suivant la route, sous les Spissen,
ensemble dé hameaux très haut perchés sur
les escarpements du versant sud-est de la
gorge, puis à Rohrbach, à Sonnhalten, à
Gantenbach, où l’on aperçoit les preuves
évidentes d’une importante exploitation d’ardoises
dissimulée sur les hauteurs.
La vallée s’élargit, se fait gracieuse, s’ou-
vre et laisse apercevoir de nouveaux horizons;
voici d’abord Prasten, puis, sur l’autre
rive de l’Engstligenbach, la colline boisée
du Jakobshubel derrière laquelle se dresse
l’antique ruine de Tellenburg et, plus près
de soi, les innombrables toits de tuiles rouges
constellant dè leurs couleurs voyantes la verdure
des prairies et des vergers au milieu
desquels se prélasse la petite ville si pro- L e Niesen vu de Beatenberg.