Cabane Mutthom.
si bien que, nombre d’années après, les rancunes n’étaient pas encore entièrement
apaisées. »
En terminant, — et nous aurions eu encore tant à dire si la place dont nous disposons
n’était pas si limitée,— deux mots encore du « Sermon de Gastern ». Déjà en
1696, j p ce que prouve le don même de la Bible en question, — un culte public avait
lieu ; il s’est perpétué jusqu’à aujourd’hui ; il est célébré par le pasteur de Kander-
grund en juillet ou en août au moment des fenaisons ; il rassemble, avec des gens
venus de Mittholz et de Kandersteg, nombre d’auditeurs étrangers. Plusieurs visiteurs
ont tenu à inscrire leur nom dans l’antique volume.
L e 10 août i g i 3 au matin, l’auteur, accompagné d’un jeune ami, membre de la
section de Berne du C .A .S ., arrivés tous deux le soir précédent à Kandersteg par le
chemin de fer du Lôtschberg, se mettaient en route. En remontant la gorge, avant
de passer sur la rive droite de la Kander, nous regardions avec émotion une,plaque
de marbre scellée dans la haute paroi rocheuse et qui porte cette inscription :
Tchingelhorn et Breithorn vus de la cabane Mutthom.
A Egon von Steiger
de Berne
ami enthousiaste des Alpes,
né le 9 mars 1882 — victime d’un accident le 10 juin 1903.
au Balmhorn,
ses amis du Club Alpin et du Ski-Club de Berne.
L ’année avant cet accident, E. von Steiger, un enthousiaste de la montagne, avait
vu en février disparaître sous ses yeux dans une crevasse du Grenzgletscher (Mont
Rose) deux de ses compagnons ; on n’avait retiré du gouffre que deux cadavres. Emu
profondément par cet événement, il avait au retour mis ordre à ses affaires et avait
destiné une somme importante à la section de Berne du C .A .S . « pour une cabane à
ériger quelque part à l’écart du flot des touristes et à l’usage des vrais alpinistes. »
Puis il s’était de nouveau joyeusement tourné vers la vie ; il avait repris ses études
juridiques avec toute son ardeur et cherchait son meilleur délassement en parcourant