au matin, jusqu’à Schônenbühl. Alors se montrèrent les Valaisans avec deux bannières
; l’avant-garde courut à leur rencontre et l’escarmouche commença. Un Valai-
san fut tué et un jeune garçon boulanger de Berne, Hànsli Türler , assommé d’un
coup d’arbalète. Dès ce moment, les Valaisans qui se tenaient sur leur position à la
barricade auraient voulu entrer en pourparlers avec les Bernois au Wildelsigki et suspendirent
longtemps l’action ; enfin les Bernois, — c’étaient des Oberlandais., ; S n e
voulurent plus rien entendre ; ils attaquèrent les Valaisans malgré leur nombre, prirent
la position et les chassèrent de la Gandegg. Ainsi on monta jusqu’au glacier
[c’est-à-dire au col] et c’est là qu’on passa la nuit. Autant la journée avait été chaude,
autant la nuit fut terriblement froide et l’on souffrit beaucoup du froid et du mauvais
temps. »
Mais les Valaisans se tenaient toujours sur leurs gardes, en particulier au moment
des guerres de Villmergen.
L e géomètre bernois Samuel Bodmer, sur les ordres de L L .E E ., a relevé dans
les années 1701-1710 des croquis en vue de son « Livre des frontières, où sont décrites
et dessinées les bornes du haut pays appartenant à l’illustre ville de Berne ; » il dessine,
sur la feuille 248/9 de ses plans (1705), un peu au-dessous du sommet du Birg -
horn (côté bernois), une maisonnette avec l’explication : « Poste valaisan ». Des
Vallée de Gastern,
Vallée de Gastern.
observateurs du Lôtschental venus par le versant sud (un sentier décrit comme i bon »
dans le Climbers' Guide y conduit par-dessus l’arête) pouvaient de là surveiller la
vallée de Gastern et signaler aux leurs tout mouvement offensif des Bernois dans la
direction du col de Lôtschen.
Mais, après tout, on ne fit pas que se battre entre Bernois et Valaisans dans la
vallée- de Gastern et au Lotschberg, — comme fut nommé dès le seizième siècle la
« Gandegg » ou le « passagium ad crucem ® ; on s’y réconcilia aussi, ou du moins
l’on essaya d’y faire bon ménage. En i 520 déjà s’ouvrirent entre les dixains de
Rarogne, Viège et Brigue d’une part et le pays de Frutigen de l’autre, des négociations
« en vue de la construction d’un chemin par-dessus le Lotschberg. » Il se peut
que les querelles confessionnelles aient fait échouer ce projet, de même que ceux qui
suivirent, mais il est piquant de rencontrer, il y a quatre cents ans déjà, la devise
« Berne-Lôtschberg-Simplon ! »
Si, alors, l’initiative paraît être partie du Valais, ce furent les Bernois qui, au dix-
septième siècle, reprirent le projet. En i 6g5, sur l’ordre des autorités bernoises,
Ulrich Thormann et Abraham de Graffenried, les bienfaiteurs de Gastern, entrepri