Massif du Lohner vu de Gilbach sur Adelboden.
du soleil éclairent le Türmlihorn (2491 m.), contrefort du Gsür (2712 m.), qui se dessine
à notre droite et en arrière ; c’est là qu’en juin 1913 le distingué pasteur Baumgartner
de Sankt-Stephan, un alpiniste très sûr et très fort, perdit la vie ; une pierre,
qui s’était détachée de l’arête, le frappa si rudement à la jambe qu’il en perdit l’équilibre
; son compagnon l’aurait facilement retenu si la corde qui les reliait n’avait pas
été coupée par une arête de pierre aiguë ; il tomba si malheureusement qu’il se fracassa
la tête deux cents mètres plus bas.
Nous repasserons ensuite dans le haut du Diemtigthal et, par l’alpe de Kilei, nous
atteindrons commodément la cime convoitée sans nous exposer inutilement à des dangers
en cherchant une variante inédite au passage ordinaire qui s’impose. Au retour
nous regagnerons Adelboden par l’Otterngrat.
Le meilleur moment pour faire connaissance d’Adelboden (1357 m.) est certainement
l’hiver. Notre première visite y sera destinée à la curieuse église paroissiale
datant de 1471, ornée d’une peinture murale représentant le jugement dernier, d’une
inspiration et d’une expression très candide et très moyenâgeuse, mais qui ne manque
pas d’intérêt artistique. Tout à côté, un érable historique et vénérable ajoute
encore au pittoresque de l’édifice. Quand, de ces hauteurs, on regarde dans la direction
du Wildstrubel (Grosstrubel et Steghorn) dont la longue silhouette blanche apparaît
au travers des rameaux, si l’on a l’esprit quelque peu observateur, on ne pourra
qu’être frappé par l’analogie que présentent, dans leur aspect général, les divers
centres de ce versant des Alpes bernoises : la Lenk, le fond de Lauenen, Gsteig et
même les Diablerets dans les Alpes vaudoises. On a toujours au premier plan une
plaine d’alluvions, puis une paroi de rochers d’où tombe l’inévitable cascade (ainsi
celles de la Grande-Eau, de la Sarine, du Geltenbach, du Dungelschuss, de l’Iffigen-
bach, de l’Engstligenbach), et, à l ’arrière-plan, généralement une terrasse (rappelez-
vous les plateaux de Pierredar, de Gelten, de Fluhseeli, de l’Engstligenalp) dominée
par une chute de séracs (exemples : les glaciers de Pierredar, de Gelten, de Râzli, de
Ammerten et de Strubel) et une arête généralement peu mouvementée (comme celles
des Diablerets, du Wildhorn et du Wildstrubel). Cette analogie s’explique aisément
par la constitution géologique même de la chaîne en question.
Ce serait dire un lieu commun que de répéter à satiété, à l’occasion d’Adelboden :
centre de courses, ou avec certains prospectus : « Peu de stations alpestres sont aussi
riches en promenades faciles et en courses de montagne ou de glacier, » parce qu’on
peut le dire également, et pour les mêmes raisons, de toutes les villégiatures qui reposent
au pied de la haute barrière des Alpes bernoises. Nous partons du point de vue
que cela va sans dire ; on n’est pas au centre d’un pareil pays de montagnes sans
avoir tous les jours une nouvelle excursion à découvrir !
Ouvrez un itinéraire détaillé, étudiez-le avec soin, carte en main, et vous en trouverez
à choix. Obligé de nous restreindre, nous nous bornerons à vous signaler d’abord
la Bonderspitze (2548 m.); la vue que l’on découvre de là-haut sur le lac d’Oeschinen
Eglise d ’Adelboden et Wildstrubel.