rez alors du chemin, un peu long sans doute, mais point désagréable, qui descend
par Ayent sur Sion.
Près du refuge de pierre qui marque le point culminant du col, souvent encore
enseveli dans la neige en août, nous prenons à gauche une trace de sentier rapide et
direct, qui nous amène à la porte du Rohrbachhaus (2700 m.), modeste auberge de
pierre, gracieuseté d’un citoyen de la Lenk établi à l’étranger, M. Hildebrand ; elle
est ouverte parfois même en hiver et pourvue de provisions destinées aux skieurs
dont c’est alors le royaume incontesté. En partant de la cabane des Diablerets il est
Wildstrubel.
possible à un skieur d’arriver jusqu’ici le même jour en passant par-dessus le W ild horn,
randonnée de premier ordre qui tend à devenir à la mode, quoique certain passage
aux abords du Wildhorn ne soit pas sans présenter quelques difficultés.
A un bon quart d’heure au delà, sur un plateau exposé à tous les vents, se dresse
la cabane du Wildstrubel (2780 m. env.) proprement dite; le confort y est moindre,,
le séjour plus économique, tellement économique que certains même se le représentent
tout à fait gratuit. A l’époque où le refuge était un peu plus haut sur la crête — car
il a été transféré sur cet emplacement assez récemment — je vis arriver un matin au
petit jour deux malheureux touristes qui n’avaient pas réussi à le découvrir la veille au
soir et qui avaient rode sur le glacier de la Plaine Morte pendant toute la nuit à sa
recherche ; il faisait pourtant un clair de lune de toute beauté ! et leur équipement
était à la hauteur de leurs connaissances alpines ! En voyant tant d’inconscients se
lancer sans l’indispensable dans des expéditions de ce genre, on est étonné du petit
nombre d’accidents enregistrés par nos statistiques annuelles ! E t les journaux ne nous
racontent-ils pas aussi qu’en février 1914 un skieur solitaire, égaré, s’est vu obligé
de passer sept jours dans cette cabane en attendant que le temps lui permît de rentrer
à Kandersteg. Décidément tout est possible dans ce domaine !
A l ’aurore nous repartons et, deux heures plus tard, nous faisons une halte au
sommet sud du Wildstrubel (3251 m.),- si le froid n’est pas trop vif. Confortablement
installés sur les schistes, l’on s’en donne de jouir à fond de cette vue qui, pour être à
notre avis légèrement inférieure à celle du Wildhorn, n’en est pas moins de toute
beauté; les groupes du Balmhorn et du Bietschhorn attirent particulièrement l’attention.
Une forte descente, et nous voici sur le plateau moyen du glacier de Læmmern ;
tandis que les skieurs continuent à gauche et, en une splendide randonnée, gagnent
volontiers Kandersteg directement par l ’Ueschinenthàli et une cabane pour skieurs, les
piétons cherchent à droite une issue dans un fouillis de couloirs et de vires où maint
guide, pourtant fameux, eut de la peine à dénicher le vrai passage, le seul qui soit
vraiment facile. Un guide n’avoue pas ces faiblesses-là ; on ne peut vraiment lui demander
de tout savoir... et cependant ?
Mais^ quittons ce terrain brûlant, et, par le thalweg sur lequel le Læmmernbach
se promène mollement, après avoir laissé à gauche une grotte sous-glacière des plus
intéressantes, nous rejoignons le chemin de la Gémmi à quelques pas du col.
l ’hôtel vous serez
fort bien reçus; vous y
I jouirez d’un panorama
admirablement encadré
aüà . J ij qui vous paraîtra beau
, j . P même en descendant du
‘ * =**^ W i ld s t r u b e l . Quelles
bonnes heures on passe
en été sur cette esplanade
à contempler le
Weisshorn et la Dent
Blanche, ou à regarder
les théories irrégulières
| de touristes qui, à cer-
Au Wildstrubel. - taines heures, surgis