e Hasle qui le cédèrent alors en fief moyennant un cens de i 3 florins. L a lettre
d investiture du 28 mai i 43 o , conservée aux archives de Meiringen, stipule que le
fief comprenait l ’alpe d’Oberaar « pour autant qu’elle était incluse dans la Marche des
paysans de Hasle. » On pourrait en conclure qu’en i 43 o une partie de la frontière
aurait passe, à l’ouest de la Hausegg, considérablement plus au nord qu’aujourd’hui,
b d en était ainsi, les fermiers valaisans et les propriétaires ultérieurs de l’Alpe
d Oberaar auraient eu accès à leur alpage sur territoire bernois en passant sur leur
propre terrain (valaisan) dès le col du Grimsel au nord des deux Siedelhôrner jusqu’au
lac de Trubten et par la Bârenegg, et ceci expliquerait divers événements des années
suivantes.
Ensuite, le jour de la St-Gall (1 6 octobre) i 5i 4 , « les landamman, conseil et communauté
du pays de Hasle vendirent à pieux, honorables et sages Hanns Jürgen et
Hanns Merlen du Valais, du dixain d e Viège, paroisse de Stalden, comme véritablés
charge-ayants de toute la communauté de la montagne d’en bas de Terbil et Burgen
des deux sections [quartiers], assavoir une de nos alpes nommée l’Oberaar, située près
de la montagne du Grimsel, jouxtant d’en bas à l’Unteraar et des autres côtés à ladite
montagne du Grimsel. Ladite alpe est franche, sujette d’Empire et nue propriété des
vendeurs. Elle est vendue au prix de 85o Livres monnaie bernoise, avec voies et
chemins, pâquiers, fonds et crêtes, en
long et en large, avec limites et frontières,
avec charges et profits; également
avec le droit de retraite et autres
droits que possède ■ ladite alpe, dont
celui de remuer le bétail dans l’alpe
d U n t e r a a r en t a s de d é t r e s s e d e
neige ». L e bétail que les' acquéreurs
amèneront par le Grimsel ne sera pas
soumis au péage, mais s’ils l’amènent
par Guttannen, il payera comme les
autres. Les acquéreurs auront aussi à
contribuer à l ’entretien des ponts et
chemins. Les gens de Hasle « réservent
la souveraineté de Nos Gracieux Seigneurs
de Berne en matière de haute
justice et de tout ce qui relève en général
de la haute seigneurie dans notre
territoire ». Les gens de Hasle ne paieront
aucune redevance pour les ours et
les loups qui seront tués sur l’alpe ; par
Vieille et nouvelle routes du Grimsel. contre les acquéreurs d em e u r e ro n t
exempts de toute imposition au sujet de cet
alpage, si même les gens de Hasle décrétaient
un impôt dans leur territoire.
Ce document est conservé précieusement
dans le bahut communal de Tôrbel (au-dessus
de Stalden, au débouché de la vallée de Saint-
Nicolas) ; il y pend encore le sceau à l’aigle,
quelque peu endommagé. Il fut produit en justice
en 1913, à l’occasion d’un procès dont
nous aurons à parler, et fournit aux gens de
Tô rbel la preuve concluante que depuis 1514
ils avaient eu la possession et la jouissance
ininterrompues de cette alpe, éloignée de leur
village de trois journées de marche, et qu’ils
s ’étaient à plusieurs reprises prévalu du droit
de refuge dans l’Unteraar en cas d’intempérie
de neige.
Nécessairement, grâce à ce trafic actif et
aux rapports de bon voisinage, l’hospice dut
augmenter considérablement d’ im p o r ta n c e
dans le cours du X V I ' siècle, de même que les
fonctions de l’hôpitalier. Une lettre missive,
datee de 1 an 1555, de 1 évêque de Sion Jean Jordan à ses chers et fidèles voisins de
Hasle autorise la quête dans le Valais en faveur de l’hospice du Grimsel. Le produit
de la quête, joint à d’autres libéralités, fut affecté en à la reconstruction de
1 hospice. C est ce bâtiment qui, au moins dans ses parties principales, s’est conservé
jusqu au X IX ' siecle et a répondu aux exigences d’un trafic croissant d’année en
année. Bàhler décrit ainsi 1 administration de l’hospice au temps de sa plus grande
prospérité, vers 184.0 :
« L a communauté de Hasle amodiait, moyennant un cens modéré, dans la règle
pour le terme de cinq ans, à un de ses ressortissants, dit l’hôpitalier, l’hospice
et ses dépendances, savoir les alpes d’Unteraar, Râterichsboden et Handegg. Il
percevait les péages au nom de la communauté et avait la jouissance des alpages pour
environ 20 vaches et 4oo à 5oo moutons. En outre, le droit d’auberge pour loger et
nourrir les voyageurs, les pauvres ayant tout gratuitement. Il avait l’obligation, tant
que durait une tempête, d’indiquer aux voyageurs en péril la direction de l’hospice par
des appels prolongés en différents endroits. Il était autorisé à faire dans toute la
Suisse des quêtes en faveur des voyageurs indigents. D’après l’usage antique, il montait
à 1 hospice avec tout son train au commencement de mars et y restait jusqu’à la
Saint-André, 3o novembre. »
ALPES BERNOISES
Chute de I’Aar à la Handeck.