Revenus à Goppenstein nous profitons des trois heures dont nous disposons avant
le passage du train suivant pour une promenade aux environs immédiats dans le
Lôtschental ; on en dit tant de bien dans le monde des amateurs de la vieille Suisse
que nous ne résistons pas à l ’envie de nous accorder cette satisfaction. E t c’est très
simple ! Il suffit de traverser la rivière et d’en remonter le cours d’abord sur la rive
gauche, puis sur la rive droite, jusqu’au splendide village, aux chalets brunis, de
Ferden, l’affaire d’une heure de marche.
Que ce soit le matin ou le soir, le trajet est charmant et splendide ; il vous amène
à un point de vue qui est une première révélation de la vallée : à vos pieds la gorge
profonde où mugit la Lonza, près de vous de délicieux mazots en bois brut en face
d’une merveilleuse corbeille allongée, semée de villages noirs, de clochers blancs, de
splendides tapis de prairies et de mélèzes et dominés par les fiers sommets déchirés
et striés de glaciers et de couloirs de la chaîne du Bietschhorn. C ’est une vision qui
vous accompagnera longtemps.
Vallée de Gastern.
V
LA VALLÉE DE GASTERN
Remontée en partie par l’antique chemin du Lôtschberg, cette vallée a été fréquentée
de très bonne heure.
Sàns doute le passage voisin d e là Gemmi est déjà mentionné en 1252 dans un
traité d’alliance entre l’évêque de Sion et la ville de Berne ; mais ce n’est qu’un siècle
plus tard, soit en 1352, que le Lôtschberg entre dans l’histoire.
C ’est alors en effet que Jean de Weissenburg, en mains de qui l’h éritage du baron
vom Turn zu Gestelen {de la Tour-Châtillori) au pays de Frutigen était tombé, donna
en g age à la ville de Berne, pour le terme de cinq ans, toutes ses possessions dans la
vallée supérieure de la Kander ; la limite sud en était désignée par JSfiveos montes in
Gastron, ad crucem.
Peu après, en 1366, les gens de Louèche conclurent avec ceux du Lôtschental un
traité aux termes duquel ces derniers s’engageaient à garder, en tant que situés sur