p r a i r ie s harmonieuses alternant
avec de petits chalets
proprets e t s o ig n é s ,
dans le vieux style du pays ;
le chemin dit de la Terrasse
permet de pénétrer dans
l’intimité de ces coteaux.
L ’on ne peut qu’être frappé
du cachet très spécial que
ce genre de verdure e t d’arbre
donne au paysage. On
retrouve ailleurs dans les
vallées du versant nord des
Alpes des érables analogues,
mais nulle part ils ne
sont aussi riches et aussi
nombreux q u ’jici e t n u lle
part ils ne constituent un
premier plan si complet et
si approprié à l’arrière-plan
des hauts sommets.
Im p o s s ib le d ’ e n t r e r
dans le détail des excur-
.Grindelwald Fiescherhômer vus de la cabane de la Strahlegg. sions ordinaires j l’ e x c e llent
guide rédigé pa rM. W.
A. B. Gooledge remplacera avantageusement les quelques indications très insuffisantes
que nous pourrions donner.
On peut sortir de Grindelwald de bien des manières ; d’abordfe- et c’est le plus
simple — en rejoignant à la Petite Scheidegg par chemin de fer ou à pied la ligne
qui monte de Lauterbrunnen ; le trajet est fort beau, les parois de l’Eiger, dont on se
rapproche toujours plus, surtout depuis l’intéressante et tranquille villégiature d’Al-
piglen (1618 m.), deviennent saisissantes par leur unité et leur verticalité. Les amateurs
de sport d’hiver auront l’occasion d’utiliser la piste pour bobsleigh longue de
4 km. dont l’entretien comme l’établissement représentent un coût considérable, car, à
Grindelwald, la plus ancienne station d’hiver au moins autant que d’été, on fait très bien
les choses; on a installé plusieurs vastes patinoires à proximité des hôtels et l’on favorise
autant que possible les sports de la luge et du ski. Les partisans de ce dernier
exercice se rendent volontiers du côté du Faulhorn, ou sur les pentes des Grindel-
alpen, ou enfin du côté de Rosenlaui par la Grande Scheidegg (1961 m.) où le petit
hôtel, ouvert au fort de la saison hivernale, agrémente beaucoup la traversée. Dans
cette même direction en été, le regard
est attiré par une sorte de grosse
boîte tirée par un câble aboutissant
à l’étroite terrasse d’Engi (1677 m.)
qui surplombe la rive droite du g lacier
supérieur de Grindelwald ; c’est
l ’ascenseur du Wetterhorn, une invention
technique d’un grand intérêt
et, pour le moment unique (système
F e ldm ann ), m a is b iz a r r e q u an d
même, symbole significatif d’un siècle
fiévreusement tourné vers tout ce qui
pourra lui apporter des sensations
fortes, nouvelles et inédites ! Il est
certain que les alpinistes trouvent
cela très p ratique, puisque cela abrège
d’autant pour eux la longue montée
directe de Grindelwald à la cabane
et à l’hôtel de Gleckstein, point de
départ de l’ascension des Wètterhôr-
ner. Quant à nous, voulant aussi nous
rendre à Rosenlaui et à Gleckstein ;
nous le ferons en suivant le chemin
de l’école.
A fo r c e de r e g a r d e r v e r s le s
grands monts, nous nous sentons
attirés vers tout ce qu’ils nous cachent
de splendeurs jusqu’ici insoupçonnées.
¡ g p s
Mônch du Jungfraujoch.
Notre premier objectif sera la Strahlegg en longeant la corniche sauvage qui court
sur les hauteurs de la rive droite du glacier inférieur de Grindelwald et aboutit à l’auberge
de la Baereg g que des échelles mettaient jadis en communication avec le g la cier
; on les utilisait alors pour gagner le bassin supérieur du glacier par la Zâsen-
bergalp ; aujourd’hui on reste sur la rive droite, utilisant un petit sentier où des
échelles et des crampons de fer facilitent les passages les plus raides.
Nous voici près du gros rocher connu sous le nom de Kastenstein qui a longtemps
abrité les alpinistes, à peu de distance de la confortable cabane de Schwarzegg
(2520 m.) construite plus tard au centre d’un cirque grandiose. Oh ! qu’il fait bon
passer ici une belle nuit par le clair de lune ! C ’est féerique surtout quand toutes les
voix humaines se sont tues et que l’on ne perçoit plus que les bruits du travail du
ALPES BERNOISES . ,