auquel il ne faut pas s’arrêter, on est bientôt subjugué par la grandeur du tableau
qui s’étale sous les yeux, grandeur un peu écrasante dont au village même, faute du
recul suffisant, on ne peut très bien juger, mais grandeur de premier ordre, II.faut
bien lever la tête pour apercevoir les profils des austères sommités qui vous
dominent; entre leurs colossales parois, à la dignité solennelle, s ’ouvrent deux
brèches profondes par lesquelles s’écoulent les fleuves figés des deux glaciers de '
Grindelwald, l’inférieur et le supérieur. En suivant l ’artère principale, bordée de.
m a g a s in s e t d’h ô te ls ,
nous pousserons jusqu’à
l’église paroissiale. Celle-
ci date de 1793, mais elle
occupe l ’ em p la c em e n t
q u i, d è s le d o u z ièm e
siècle, fu t c o n s a c r é , à
l’église ; récemment restaurée,
elle est admirablement
située sur une
terrasse, à 1057 m., au-
d e s sü s du v a llo n de la
Lütschine du fon d duquel
montent d’un seul
élan les parois des Wet-
terhôrner, du M e t te n -
berg et de l’Eiger. Tout
près de l ’église, le cimetière
dans lequel reposent
nombre d’hommes
qui ont joué un rôle important
dans l ’exploration
des Alpes. Voici d’abord
la tombe de celui
que l ’on connaissait partout
en Suisse comme le
« Gletscherpfarrer », le
pasteur Gottfried Stras-
ser, installé à Grindelwald
en 1879 et décédé
en 1912. Alpiniste passionné,
membre éminent
du C lu b a lp in , il fu t
Mettenberg et Grindelwald Fiescherhôrner.
membre de son comité central
de 1892 à i 8g5 ; poète
et patriote, il a chanté sa
vallée et il l’a servie de tout
son coeur, comme il l’a fait
dans son ministère. « Et
maintenant la noble voix
s’est tue. On n’ e n te n d r a
plus les appels et les chants
du pasteur d e s g la c ie r s .
Par delà l’horizon des sommets
blancs qui réjouirent
sa vie et l’inspirèrent, il a
a t t e in t la c im e su p rêm e
qu’on ne quitte plus jamais,
où l’on retrouve ceux qu’on
a pleurés, où l ’ on a tte n d
ceux que l’on a aimés... »
Voici ensuite le monument
élevé à M. Penhall,
q u i a d o n n é son nom à
l ’une des routes du Cervin
(versant de Zmutt) qu’il a I
découverte et de son guide !
A n d r é a s M a u r e r , m o r t s
tous deux au Wetterhorn en 1882.
Voici enfin, pour n’en citer que quelques
uns, la croix blanche qui rappelle
le souvenir de Christian Aimer, mort en
1898, après avoir pendant de longues années
accompagné comme guide les explorateurs des
Grindelwald. — Wetterhorn.
Alpes françaises et suisses, parmi lesquels il faut citer en première ligne le Rev.
W . A. B. Cooledge dont on a pu apercevoir la maison à droite en arrivant à Grindelwald.
De cette retraite féconde, entouré de la plus splendide bibliothèque « d’Hel-
vetica » du monde, il continue aujourd’hui encore à se faire connaître par des travaux
d’histoire, d’alpinisme et de géographie de grande valeur publiés à part ou dispersés
dans les diverses revues des clubs alpins européens et des sociétés d’histoire.
En poursuivant par la petite route qui aboutit à l’ascenseur du Wetterhorn, on
jouit de charmantes perspectives dans toutes les directions ; à gauche on remarque
de superbes érables, cossus, sympathiques dans leur riche feuillage, égrenés sur des