A Aeschi,
ment enchantés et vous comprendrez que cette vallée ait ses fidèles et ses passionnés.
Le centre en est Kienthal, que l ’on atteint en une heure et demie par une
jolie route; il paraît que les braves gens de par là ont juré que l’on nê'«Instruirait
jamais de chemin de fer chez eux! Voeu touchant et louable; daigne le ciel l ’avoir
entendu, ainsi que les promoteurs toujours à l’affût de ce genre d’entreprise! On
loge fort bien dans ce village, ainsi qu’à la Griesalp, vefs le haut de la vallée ;
cela ne vaut pourtant pas une journée et une nuit passées dans l’une des cabanes de
la région, au Hohthürli, à la Gamschi ou
encore à la Gornerenalp, vaste abri pour
une centaine de personnes édifié par
la Société des Naturfreun.de, ou
enfin dans quelqu’un des chalets de
la Dürrenbergalp, de la Bundalp et
d’autres encore.
Les courses y sont légion, les
promenades aussi; on découvre toujours
de nouveaux buts d’excursions
longues ou brèves : au Hexenkessel,
gorge sinistre dans laquelle se précipite le Pochtenbach, au cirque qui occupe le
fond du Spiggengrund, à la Sefinenfurge (2616 m.) pour descendre ensuite sur Murren,
à la Gamschilücke, pour gagner la cabane du Mutthorn et la vallée supérieure
de Lauterbrunnen. Etes-vous ascensionniste ? Vous pouvez choisir entre le Dreispitz
(2424 m.), le Höchst Schwalmeren (2785 in.,) le Schilthorn (2974 m.) par Hohkien,
une course classique, le Grand Hundshorn (2982 m.), ou encore le Dündenhorn
(2865 m.) et l’Aermighorn (2746 m.); si vous préférez quelque chose de plus sérieux,
montez au Büttlasen (3197 m.), ou mieux encore au Gspaltenhorn (3442 m.), dont un
des plus grands connaisseurs de ce pays et l’un de ses premiers visiteurs, M. P . Mon-
tandon, a dit : « Pour de bons grimpeurs, cette course n’offre que des difficultés
modérées...; pour celui qui aime les grimpées aériennes, c’est une course d’un cachet
spécial qu'on ne doit pas manquer de faire. Comme toutefois une couche de neige ou
de glace augmente les difficultés outre mesure, il est à conseiller de choisir un jour
où les rochers sont découverts. » Lorsqu’il écrivait ces lignes (1886), on couchait
encore dans la grotte (Gamschibalm), un des meilleurs refuges naturels des Alpes.
Moins frappant que le Kienthal, le Suldthal, qui s’ouvre immédiatement au nord,
mérite cependant lui aussi une visite, quoiqu’il n’ait pas la même réputation. On
pourrait le remonter, en juin par exemple, le meilleur moment, par Suld, la cascade
L a cure d’Aeschi.