Ont paru précédemment dans la même collection
Les Alpes vaudoises. Illustrations par F r é d . B o is so n n a s . Texte par A u g . V a u t ie r .
{Epuisé.)
Les Alpes fribourgeoises et la Gruyère. Illustrations par G . d e G o t t r a u .
Tex te par divers membres de la Section Moléson du C . A. S. {Epuisé.)
Les Alpes valaisannes. Illustrations par F r é d . B o is s o n n a s . Texte par E u g èn e
d e l a H a r p e , avec la collaboration de divers écrivains. — Prix : relié, 40 francs.
A V A N T - P R O P O S
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Lecteur bénévole, c’est à un voyage en z ig-zag dans les Alpes bernoises que nous
vous convions aujourd’hui. Nous aspirons à vous faire connaître l’une des plus belles
parties de nos Alpes suisses et à vous faire partager quelques-unes des impressions
que nous y avons éprouvées ; nous voudrions par-dessus tout vous amener à les aimer
et par là même à les parcourir. Les Suisses français sont instinctivement attirés par
les Alpes valaisannes et les Alpes vaudoises, et ce n’est certes pas nous qui contesterons
le bien-fondé de cette attraction ! Mais nous pensons aussi qu’il faut craindre,
dans les admirations comme dans les opinions, un exclusivisme qui nous rend injustes.
Dans nos prochaines vacances, mettant à profit ces quelques pages sans prétention,
nous porterons nos pas vers le. splendide pays que limitent d’un côté le cours
de la Simme et celui de l ’A a r, et de l’autre, à peu de chose près, la frontière du
Valais. Nous le ferons animés de l’esprit de Rodolphe Tôpffer, qui disait il y a longtemps
déjà : « Notre bonheur est entre les mains de la Providence, mais le plaisir
elle l’a mis à notre disposition, bien plus encore que nous ne le croyons nous-mêmes.
Jouir, c’est v ivre; vivre, c’est mettre en exercice nos forces, nos facultés et nos affections;
or, ceci à condition de le vouloir, c’est possible à tous les degrés, dans toutes
les situations ordinaires de vie et de fortune. Pa r malheur c’est, tout au contraire, en
tâchant d’épargner à ses forces toute fatigue, à ses facultés tout effort, à ses affections
tout exercice, que l’homme croit s’approcher du plaisir! Hélas! non, c ’est ainsi qu’on
s’en éloigne et que l’on meurt quelquefois sans l’avoir connu. O r les excursions à pied,
et surtout dans les Alpes, sont un de ces plaisirs. Bien plus, souvent dans nos voyages,
lorsque nous nous trouvions aux prises avec les fatigues et les intempéries de la vie
nomade, et, forcés de faire succéder la marche à la marche et l’effort à l’effort, il
nous est arrivé de songer que, pour l’affligé lui-même qui aurait l’énergie de se lancer
volontairement dans les difficultés d’une excursion a lpestre,... ce serait là un moyen