et sa glorieuse ceinture de
cimes immaculées, sur le
Balmhorn et sur la ligne
fuyante e t mouvementée
qui aboutit à l ’Eiger, est
tout simplement r em a r quable;
nous en a vo n s
gardé un souvenir ineffaçable,
alors que tant d’autres
impressions analogues
dans ces trente-cinq dernières
a n n é e s o n t p o u r
ainsi dire disparu de notre
mémoire. Allez ensuite en
pèlerinage à l’Engstligen-
alp ( ig 38 m.), où il faut passer une nuit dans le petit hôtel du lieu, afin de s’y trouver
le soir et le matin ; dites ensuite si vous ne vous êtes pas crus transportés à Salanfe
et s’il ne vous est pas revenu des réminiscences des classiques descriptions de Ram-
bert et de Javelle! Un détail curieux à noter au sujet de cet alpage, c’est qu’il fut au
X IV e siècle, et jusqu’en 18 16, un fief de l’évêque de Sion; cela nous étonne moins,
quand nous nous souvenons que le Valais a longtemps possédé et possède encore une
grande partie du versant nord de la Gemmi, que l’on atteint facilement par l’Engst-
ligengrat ou encore par le Thierhôrnlipass (aujourd’hui franchi par un chemin que
l’on prétend muletier) ; notons bien qu’au X V e siècle la vallée elle-même d’Adelboden
était encore absolument
inhabitée.
D e l’ E n g s t l ig e n a lp
nous pourrions nous élever
jusqu’au sommet du
Wildstrubel, c o u r s e q u i
se fait très souvent; mais
nous préférons y monter
par ailleurs et renvoyons
le plaisir à plus tard. Nous
renonçons a u s s i à fa i r e
l’ a s c e n s io n du L o h n e r
(3o55 m.) dont les grandes
parois et les arêtes sont
plus simples à gravir qu’elles
ne le paraissent, et
nous r e p r e n o n s to u t
bonnement le ch em in
d’Adelboden par le petit
sentier très vertigineux
qui passe à proxim
ité de la s u p e rb e
cascade de l’ E n g s t l i -
genbach, une des plus
grandioses des A lp e s
bernoises, et nous continuons
dans la direction
de Frutigen par la
g r a n d e ro u te . Il e s t
question d’établir dans
. A Adelboden.
cette vallee une ligne de
chemin de fer dont la rentabilité nous paraît des plus sujettes à caution, car la
circulation, considérable deux fois par an pendant quelques semaines, est à peu près
nulle le reste de l’année. Le trajet ne manque cependant pas d’intérêt. L a route
passe alternativement sur les rives gauche et droite de la rivière dont le lit va s’élargissant
entre les deux versants le plus souvent boisés et escarpés de la montagne.
L ’ancien chemin par Hirzboden et Achseten monte et descend, se faufile dans chaque
repli formé le plus souvent par des promontoires d’origine morainique; il est plus
varié, plus intéressant, plus solitaire, mais il a l’inconvénient de vous faire manquer
la go rg e très sauvage
du Pochtenkessel, dans
laquelle le torrent forme
deux cascades successives,
et le fameux viaduc
en fer de Steg, les deux
principales a ttra c tio n s
d’une vallée qui rappelle
ici et là beaucoup celle
de Champéry.
Sur les pentes du ver-
s a n t n o rd -o u e s t , au-
dessus des premiers escarpements
b o is é s , le
promeneur peut faire de
A la Lenk. véritables explorations