est accessible de Kandersteg directement par la Doldenhornhütte (1920 m., refuge
très bien situé à 2 heures de l’Hôtel Victoria), et les pentes glacées du nord-ouest, en
5 heures. L ’Oeschinenhorn (3490 m.) et le Fründenhorn (3367 m*)i rarement escaladés,
se font depuis le lac d’Oeschinen.
Il y aurait encore beaucoup à glaner autour de Kandersteg, mais le temps presse,
il faut poursuivre son voyage, et ce n’est pas sans regret, parce qu’il est toujours dur
d’abandonner un coin de pays où l’on a éprouvé de fortes impressions.
Le train, dans lequel nous nous sommes de nouveau installés, s’ébranle et peu
après s’engouffre dans le grand tunnel du Lôtschberg dans lequel nous resterons
quinze minutes, c’est-à-dire le temps voulu pour parcourir très vite les données d’un
des guides plus ou moins officiels delà ligne. Le nôtre nous apprend, ou nous rappelle,
que la longueur totale du souterrain est de 14536 m.; que, commencé à la fin de
1906, il a été achevé au printemps de 1911, et que deux graves accidents ont marqué
de deux dates lugubres la période des travaux. On se souvient du premier désastre,
savoir l’envahissement par l’eau de la galerie qui passait sous le Gasternthal et la
mort de nombreux ouvriers surpris par la catastrophe. Le second a fait moins de victimes,
mais.il a causé aussi beaucoup de souci aux ingénieurs et à la direction.
En février 1908, une avalanche d’une importance exceptionnelle descendait des
hauteurs, bousculait ou renversait plusieurs maisons à Goppenstein, et parmi celles-ci
l’hôtel où prenaient pension plusieurs employés de l’entreprise. Le spectacle qu’offrait
alors cet amalgame de poutres, de planches et de neige — nous l’avons encore très
clairement devant les yeux — était désolant, surtout quand on songeait aux malheu-
L a Gemmi vue des pâturages d’Oeschinen.