l’extrémité supérieure de
l’incomparable L ô t s c h -
thal, ou encore la cabane
de la B lüm l is a lp e t la
W i ld e F r a u (par le lac
d’O e s ch in en ) , a v e c re tour
le le n d em a in s o it
p a r G o p p e n s te in , s o it
par le charmant Kienthal
e t F r u t ig e n . Un a lp in
is te , bon m a r ch e u r ,
pourrait même en couchant
à la Lôtschenlücke,
revenir chez lui le lendemain soir en utilisant le chemin de fer de la Jungfrau ! Si
donc nous admirons ceux qui ont accepté la responsabilité de l ’entreprise du Lôtsch-
berg et le génie de tous ceux qui ont travaillé à ce grand oeuvre, nous admirons aussi
très vivement cette ligne, peut-être la plus belle de la Suisse. D’autres sont plus
longues, plus riantes ou plus austères; aucune n’est plus variée et ne réunit sur un
parcours de deux heures — entre Thoune et Brigue — une pareille accumulation de
paysages, en contraste frappant les uns avec les autres, du plus doux et du plus charmant
à ce qu’il y a de plus grand et de plus saisissant dans le monde des Alpes ; nous
l’avons utilisée à plusieurs reprises et par tous les temps et nous en sommes revenu
chaque fois plus enchanté.
Hâtons-nous d’ajouter que, pour en juger vraiment, il importe de faire pour la
première fois ce trajet dans le sens de Berne à Brigue; ce qu’il y a de plus caractéristique
ne se voit bien
que de cette manière-là.
Remarquons d é jà la
première partie du trajet
entre Thoune et Spiez,
c e s a p e r ç u s e x q u is et
c h a rm a n t s qu’offre la
vue du lac de Thoune et
de ses bords, p e n d a n t
que nous nous élevons
g r a d u e l lem e n t su r sa
r iv e s u d - o u e s t , p u is
Spiez lui-même dont on
comprend sans peine la
réputation. L a v a p e u r
fait place à l’électricité;
les puissantes locomotives
(l’u ne d’ e n t r ’ e l le s
peut déployer une force
de 25o o chevaux) nous
entraînent, su p p r im a n t
cette fumée d é t e s t a b le
qui si souvent est venue
se placer entre nous et le
p a y sag e ,, rendant a u s s i
la traversée des tunnels,
cop im e c e lu i de Hon-
drich (longueur, 1600m.)
dans lequel nous entrons, bien plus agréable. Au sortir du souterrain, nous voici
transportes dans une paisible vallée, filant à grande vitesse le long du lit de la Kander,
sous la protection de l’imposante pyramide du Niesen, en pleine verdure, au travers
de prairies rehaussées par la présence de la Blümlisalp, la véritable reine de ces
lieux. Comme c ’est frais et idyllique! On rêve de s’in s ta lle r .à Aeschi, le plateau
aimé des peintres et des artistes, à Mülenen, à Reichenbach, aux Bains d’Heustrich,
sur les coteaux d’Emdthal, la région des beaux foins (Emd signifie: regain, deuxième
coupe), à Scharnachthal, n’importe où dans ce pays où abondent les érables, les
frênes et même les chênes, Sans parler des sapins. Pensez à ces lieux en mai, juin,
septembre et octobre, et venez y passer quelques bonnes journées arrachées à l’astreignant
devoir de tous les jours ; vous vous y referez l’esprit en circulant beaucoup
et en faisant chaque jour de nouvelles découvertes.
C o n n a is s e z -v o u s le
Kienthal, dont on aperçoit
l’étroite ouverture à
g a u c h e a u -d e s s u s de
Reichenbach, et tout en
a r r iè r e le s blancheurs
immaculées de la Blümlisalp
? Si ce n’est pas le
cas, n’hésitez pas, faites
votre p r em iè r e e x c u r sion
im p o r ta n te quand
les n e ig e s a u r o n t d is p
a ru ju s q u ’ au x e n v iron
s de 2 5 o o m è t r e s .
Vous en reviendrez sûre