mètres, solitaire, cramponnée
à son rocher, fut jadis propriété
du seigneur valaisan Antoine
de la Tour , et abandonnée par
sa famille en 1400. Les Valai-
sans n’avaient en effet pas attendu
le percement du grand
tunnel pour venir s’installer
sur les terres bernoises encore
vierges d’habitants. En plusieurs
endroits, dans les vallées
de L a u t e r b r u n n e n , de
Grindelwald et d’Engstligen,
par exemple, on a retrouvé des
traces de passage ou d’anciens . Au-dessus d’A eschi.
établissements valaisans. L e tunnel de Riedschuk ( 1533 m.), qui débouche à une petite
distance du profond ravin de Sarengraben, une fois traversé, nous arrivons au palier
supérieur de la vallée de la Kander, à l’entrée de la vaste plaine de Kandersteg ; un lac
artificiel que l’on côtoie sert de bassin d’accumulation à l ’eau amenée par une conduite
souterraine à 4 km. plus bas, au-dessus de Kandergrund ; une chute de 3oo mètres
fournit à la section bernoise de l’entreprise toute
l’énergie électrique nécessaire. Le Balmhorn et
l’Altels, qui ont occupé assez longtemps notre
horizon, ont disparu pour faire place au splendide
DoldenHorn, et peu après à la fière silhouette
du Blümlisalphorn et du Freudenhorn
qui se dressent en arrière dé l’ouverture au fond
de laquelle repose le lac d’Oeschinen.
A Kandersteg, une station d’été et d’hiver
très courue, un nombre considérable de
voyageurs quittent le train ; amateurs de
patinage et skieurs, ascensionnistes intrépides
ou alpinistes en herbe de tout âge,
ils se sont bientôt dispersés dans toutes
les directions. Dans le village les plus curieux
remarquent la petite église du XV Ie
siècle, l’exquis chalet sculpté et colorié,
connu sous le nom de Rüedishaus et le
style si caractéristique de l ’Hôtel Victoria,
DE THOUNE A BRIGUE PAR LA LIGNE DU LOETSCHBERG 45
Vallée de la Kander vue de Falschen.