L autre est relative à l’ordre dans lequel
nous avons placé tous ces matériaux : pour
celle-là, nous n ’y tenons pas et l’abandonnons
aux critiques. Nous avons cherché à faire le
mieux qu’il nous était possible, sans nous
dissimuler l’extrême difficulté qu’il y a de
trouver une classification qui repose en
même temps sur l’animal et sa coquille.
Les Mollusques ne se prêtent pas autant
que d’autres êtres du règne animal à ces séries
naturelles et décroissantes qui facilitent
les méthodes. Ils forment le plus souvent des
groupes disparates qu’on ne peut faire mar-
cher que parallèlement.
Survient ensuite un autre embarras quand
on vient à se demander quelles parties de
l’animal doivent avoir la priorité et servir
de base. Seront-ce les sens, les organes de la
génération, ceux de la respiration ou l’enveloppe
calcaire, pour ceux qui en o n t .3 Le
plus grand nombre des parties doivent être
utilisées dans des êtres aussi complexes, et
nous croyons qu’après tout il faudra se servir
du test comme plus facile à observer, et
des principes anatomiques pour les grandes
divisions et quelques unes des secondaires.
Notre travail, dans ce moment, pourra avoir
l’utilité de réunir des genres qui n’ont pas
de caractères assez distincts pour être séparés,
et d’en séparer d ’autres qui, par l’examen
seul des coquilles, avaient été joints. On doit
s’attendre en cela à des choses fort insolites.
Mais, nous le répétons, ce n’est point une
classification générale que nous avons entreprise;
ce sont simplement des études de groupes
, et le plus souvent celle de l’animal pour
servir à sa détermination spécifique. Libre
ensuite à chacun de changer ces rapports,
puisque nous sommes encore si peu avancés
dans cette étude, que tels ou tels genres peuvent
aussi bien être mis avant ou après.
Nous recommandons expressément de ne
pas trop faire attention à l’ordre dans lequel
sont nos planches : leur grandeur en
rendait 1 exécution lente et difficile, surtout
par le moyen de la gravure que nous avons
adopté. L’arrangement des matériaux qu’elles
contiennent n’est point encore chose aussi
facile qu’on pense.
L ouvrage d Adanson ne fut guère apprécié
qu après sa mor t, tel sera peut-être le sort
du nôtre. Que celui qui dans le silence du