„ ’avions pu rencontrer dans notre premier voyage,
que nous n’avions même jamais vu s , prouvent
qu’il ne faut souvent qu’un instant pour être favorisé
dans ces sortes de recherches.
C’est surtout l’immense classe des Gastéropodes
qui nous a donné le plus de choses nouvelles. Le
premier ordre fournira un grand nombre de
D o r is , ornées des plus belles couleurs. Les espèces
augmentant chaque jo u r , on pourra trou ver
dans leur forme et leur consistance d’assez
bons caractères pour leurs subdivisions. Nous
avons partout rencontré de ces animaux; mais
l’Ile-de-France e s t , sans contredit, le pays qui en
fournit le plus. Indépendamment des especes
qu’on sait en provenir, nous en avons découvert
cinq ou six nouvelles dans fort peu de temps.
Nous avons eu occasion d’observer une fois leur
accouplement, qui n’avait point eu le temps d’être
réciproque. Nous allons bientôt entrer dans plus
de détails à ce sujet, en parlant des Aplysies. Les
Doris coriaces et peu flexibles ont la faculté, en se
contractant, de briser et de rejeter des portions
de leur manteau, ainsi que les Harpes le font pour
leur pied. Les mouvements qu’elles exécutent se
bornent à la reptation, tandis que celles qui sont
molles nagent très-bien à l’aide des vives contractions
de leu r manteau.
Nous avons fait des études de Scyllées qui semblent
nous prouver que celles qu’on trouve sur
les fucus dans diverses mers appartiennent à la
Gornfodensis de Forskal, qui est sans doute la
même que la Pélagique de M. Cuvier. Les Glaucus,
au contraire, présentent d’assez grandes variétés,
que nous pensons toutefois devoir être ramenées
à une seule et même espèce.
Les Théthys et les Tritonies sont tellement
peu communes dans les pays chauds, que nous
n’en avons jamais rencontré. Les Phyllidies sont
également assez rares. Ornées de couleurs éclatantes,
elles ont cela de particulier qu’elles exhalent
une odeur désagréable qui peut même servir
à les faire reconnaître, lorsque quelques-uns
de leurs caractères ne sont pas suffisamment apparents.
Les Pleurobranches, quoique moins nombreux
que les Doris, se trouvent dans les mêmes lieu x ,
et ont les mêmes habitudes ; c’est-à-dire què nous
en avons amené de neuf à dix brasses de profondeur,
et que d’autres fo is , on les prend sur les
rochers qui bordent le rivage. Des espèces ont une
coquille interne, d’autres en manquent, comme
cela arrive pour les Aplysies. Nous avons rencontré
à la Nouvelle-Hollande le type du genre Pleu-
robranchidie qui habite la Méditerranée.