Tout cet appareil digestif, ainsi que !e système
n e rv eux , sont contenus dans une large cavité cylindrique
qui va de la trompe à la queue, et qui
a un aspect plus blanc que le reste du corps. Il
s’en détacbe une portion qui se porte en forme
d’entonnoir dans la coquille.
Celle-ci contient : i° en avant, la brancbie
formée de dix ou onze folioles, qui ont beaucoup
de rapports avec celles des Jantbines et dont
quelques-unes sont rosées ; 2 “ au dessous de la
branchie, le coeur, auquel on reconnaît une oreillette
et un ventricule; 3° après le coeur, le foie,
d’un brun rougeâtre, occupant la partie postérieure
de la coqu ille , dans laquelle il envoie un
prolongement ; 4 “ le testicule, contigu au foie et
occupant presque toute la spire; sa couleur est
d’un blanc d’opale ou nacré : il en part un canal
déférent, croisant le tube digestif et donnant dans
un organe excitateur fusiforme, r id é , recourbé sur
lui-même, logé dans une sorte de scissure du
bord droit du corps. Comme nous n’avons point
aperçu d’organes génitaux femelles, il est probable
que ces Mollusques ont les sexes séparés et qu’ils
seraient susceptibles de s’accoupler. C’est du moins
l ’opinion de, M. I^aurillard, naturaliste du Jardin
des Plantes, qui lésa observés dans laMéditerranée.
I„e cerveau, placé entre les y e u x , est formé de
quatre ganglions agglomérés ; il envoie des nerfs
aux parties environnantes. Ceux destinés aux yeux
sont simples et plus gros. Une branche centrale
se porte à la trompe; une autre communique en
arrière avec le ganglion qui correspond au pied,
après avoir fourni dans son trajet plusieurs filets
qui se perdent dans le corps. De ce dernier centre,
irradient des branches qui vont aux viscères que
contient la coquille. Deux rameaux assez gros se
portent au pied et s’enfoncent profondément dans
ses muscles rayonnés.
Cette espèce est toute blanche, sans aspérités.
La bouche, l’estomac et la ventouse du pied sont
rosés. IjCS tentacules et les yeux sont rétractiles.
Ces derniers, quoique bien conformés, ayant une
cornée, un cristallin sphérique, une humeur v itrée
et une choroïde, ne peuvent que bien peu servir
à un animal aussi apathique, qui ne peut
même pas se donner une position fixe, et qui ne se
déplace que par des mouvements intermittents.
Sa locomotion n’étant pas en rapport avec l’excellence
de sa vision, il offrirait, dans nos idées de
rapports, le contre-sens, si toutefois il y a des
contre-sens dans la nature, d’apercevoir de loin
le danger sans pouvoir s’y soustraire.
Cette Carinaire, représentée un peu plus grande
que nature, fut prise dans la mer du Sud entre la
Nouvelle-Hollande et la Nouvelle-Zélande, en janvier
1 8 2 7 .
Nota. A notre départ de France, nous trouvâmes
dans la Méditerranée un assez grand individu de