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G e n r e LITTORINE. — Littorina, Férussac.
M. de Férussac a formé ce genre pour de petites
coquilles d’organisation diverse , réparties
dans les genres T u rb o , Buccin, Pbasianelle, etc.
Il était, en effet, assez difficile de classer plusieurs
de ces Mollusques ; et l’on ne pourra même bien le
faire que lorsque l’on connaîtra leurs caractères anatomiques
les plus essentiels. Nous n’avons pu nous
livrer à ces recbercbes pour les sept espèces que
nous donnons; cependant nous avons vu que celles
que nous avons étudiées, doivent être placées près
des Buccins, bien qu’elles n’aient pas de sipbon.
Mais on voit des Mollusques du même genre,
comme les Mitres par exemple, qui ont un sipbon
très-long et quelquefois à peine apparent.
Quant aux espèces qui avoisinent le Turbo litto
r a l, ce sont très-probablement des Buccins, et
les sexes sont alors séparés. Car si elles se rapportaient
au groupe des Troques et des Turbos,
l’opercule serait différent, et par cela seul on pourrait
aussitôt en déduire une organisation interne
tout autre , dans la branchie , le coe u r , dans
l’appareil génital et même le système nerveux.
Enfin ce seraient des Mollusques hermaphrodites,
dont un seul sexe, le femelle, est bien ap
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parent. Nous entrerons dans plus de détails sur
un sujet que nous ne faisons qu’indiquer ic i, lorsque
nous en serons aux Troques. Mais ne semble
t-il pas bien particulier qu’on aille étudier la
nature au lo in , tandis que nous ignorons plusieurs
de ses pbénomènesles plus intéressants, qui sont à
notre portée et se passent pour ainsi dire tous les
jours sous nos yeux? Ce sont les Turbos,les Troques
et les Monodontes, dont l’organisation et le
singulier mode de reproduction sont inconnus,
qui nous portent à dire cela.
Plusieurs des Mollusques qu’on range parmi
les Littorines sont remarquables par la minceur
et la fragilité de leur coqu ille , à tel point que les
rencontrant sur les arbres du rivage , on pourrait
les prendre pour des Mollusques terrestres.
Ils vivent infiniment plus dans l’air que dans l’eau,
quoiqu’ils s’éloignent peu de ce dernier élément.
Ils se plaisent surtout sur les rameaux des végétaux
qui dominent les eaux, le long des pieux qui
supportent les maisons des naturels. Partout,
dans les contrées chaudes, on ramasse de ces animaux
à pleines mains. D’autres préfèrent les herbes
des rivages. Quelques caractères organiques
peuvent déterminer ces habitudes. Nous donnerons
les détails que nous aurons pu saisir en décrivant
chaque espèce en particulier.