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sait tout aussitôt reconnaître le genre. Les Mitres
ont de plus une trompe démesurément longue,
dépassant dans l’Episcopale, de beaucoup, la longueur
de la coquille. Ce sont des animaux qui se
développent p eu , et dont le test, excessivement
dur, est difficile à casser pour la conservation du
Mollusque, autrement qu’avec un étau. Toutes les
contrées équatoriales fournissent des Mitres. Nous
renvoyons aux détails anatomiques les particularités
d’organisation relatives au tube digestif.
Nous mentionnerons ici les Strombes, singuliers
Mollusques, qu’on trouve par milliers à Vanikoro
et ailleurs. Ils se ressemblent tous par leur conformation
géné rale, qui tient un peu de celle des
Cônes. Leur pied subcylindrique, divisé en deux
parties ouvertes presque à angle droit, est pourvu
d’un long opercule denticnlé ou n o n , à l’aide duquel
l’animal s’élance par bonds, ne pouvant se
mouvoir autrement. Les yeux sont placés tout-
à-fait à l’extrémité de longs tu b e s , d’où partent
des tentacules déliés et aigus. Après les y eux des
Céphalopodes, ce sont probablement les mieux organisés.
Nous en réunirons nn assez bon nombre
pour démontrer que la vive coloration de leur
cornée peut aider à la distinction des espèces.
Dès 1827, nous avons eu l’honneur de faire
part à l’Académie de nos observations, accompa-
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gnées de dessins, sur l’animal de la Harpe, qui est
inoperculé, et qui jouit de la singulière faculté de
rejeter la partie postérieure de son énorme pied;
il entre avec peine dans la coquille ; mais ce n’est
pas ce qui occasionne exclusivement sa rupture.
Cela tient à la présence d’un large canal aquifère
dans cette partie. Ces Mollusques habitent des localités
spéciales; nous supposons que ce sont des
eaux profondes et peu agitées, peut-être sons des
ro ch e r s , car ce n’est que par les naturels du port
D orey, à la Nouvelle-Guinée, que nous obtînmes
une assez grande quantité d’individus, sur plus de
quarante desquels nous confirmâmes le phénomène
que nous venons d’indiquer. Nous y reviendrons
en donnant l’anatomie de ce genre.
Les Tonnes manquent également d’opercule.
L eur pied est très-large, ailé en avant. Une longue
et grosse trompe, que l’animal promène sur son
dos, indépendamment de ses fonctions propres,
sert à écarter ce qui peut le gêner. Leurs couleurs
rayonnées, assez élégantes, caractérisent bien les
espèces; du moins sur trois que nous avons observées.
Les Casques, qui rentrent dans cette famille,
n’ont point les mêmes habitudes. Leurs mouvements
sont très-lents. Il est vrai que leur p ied ,
qui sert à l’exécuter, est singulièrement dispro