clans cet instant l’extrémité blanche de l’organe
excitateur, qui est naturellement très-molle, ac-
tiuière une rigidité qui puisse la mettre à même
de glisser dans le sillon qui conduit aux organes
de la génération. Où se porte la verge ? Nos tentatives
n’ont pu nous amener à voir si c’était seulement
dans le conduit commun au testicule et à
l’oviducte, ou bien si elle atteignait jusqu’à ce
dernier organe. Dès que nous avions coupé le pénis
introduit, l’individu qui le recevait le rejetait
par ses contractions, avant que nous pussions
l’ouvrir et reconnaître sa vraie position.
M. Cuvier a fait voir dans de superbes dessins
que l ’Aplysie a cela de particulier, que le pénis
est placé vers la tê te, à l ’extrémité opposée où se
trouvent les organes fondamentaux de la génération
, c’est-à-dire l’ovaire et le testicule. Or ce pé nis
n’a avec eux d’autre communication que par
la rainure qui existe le long du cou, qu’il faut
considérer comme un vrai canal déférent, ouvert
ici et fermé dans la plupart des autres Mollusques
qui sont dioïques. Nous croyons cependant en
avoir observé plusieurs, chez lesquels il affectait
cette même disposition ouverte. Alors rien n’est
individus a y ant la tète du même c ô t é ; mode assez g ên a n t, ménie lors qu’un
des deux seulement féconde l ’a u t r e , mais presque impos sible lo rs qu’
il y a union réciprotjiie.
m o l lu s q u e s . 23
plus naturel d’admettre que dans l’accouplement
simple, l’organe excitateur porte dans l’utérus ou
l’oviducte le fluide fécondant, qui coule le long du
sillon. Mais dans l’union réc ip ro qu e , où les deux
ouvertures sont complètement remplies par les
deux pénis, la même chose peut-elle avoir lieu?
C’est ce que nous ignorons. La rareté des fécondations
doubles nous porte à croire que cet acte
n’est pas le plus naturel, et éprouve certains obstacles
, au nombre desquels on pourrait peut-être
mettre le mélange des semences.
Dans la famille des Hélices, dans les Agathines
et tous les Mollusques hermaphrodites insuffisants,
qui ont un vestibule commun pour la génération,
il y a bien introduction réciproque des
organes excitateurs, mais ici un conduit particulier
et fermé porte la semence du testicule dans
le pénis, ce qui n’a pas lieu dans les Aplysieiis .
Le temps nous ayant manqué, nous n’avons
pu pousser plus loin nos recherches relativement
à la sortie des oeufs dont les masses agglomérées
I Personne que nous sad iion s n ’a b ien in d iqu é le m o d e d’accouplement
de l’Escargot commun. L a longue p o rtion grêle e t molle du pénis n e sort
jamais p a r dédou blement ; il n ’y a que ce lle que M . C u v ie r a iiomniee le
p rép u c e , q u i e s t la v e rg e proprement d ite ; e lle e s t c o u r te , renflée, un peu
ru gu eu se, et se porte v e r s l’ovidu ete dans le v estib u le . Eu p ren an t deux
limaçons ac cou plé s, les liant et les plongeant brusquement dans l ’eau bouilla
n t e , lo llle s ces parties conservent leurs rapports comme sur le vivant.