ou peut trouver dans la fixité de leurs couleurs
de caractères pour la détermination des espèces,
et dans la forme de l’opercule des données pour
reconnaître qu’un individu doit plutôt appartenir
à un genre qu’à un autre. La présence ou l’a b sence
de cet organe peuvent également servir de
guide.
Nos dessins ont spécialement eu pour but de
représenter les Mollusques n u s , les univalves et
les multivalves, parce qu’ils présentent, indépendamment
de leurs formes, des teintes fugitives
qu’il fallait saisir. Les Acéphales bivalves, au contraire,
ne demandaient pas sous ce rapport autant
d’attention. Cependant il y en a d’ornés des plus
brillantes couleurs , comme les Tridacnes , les
Hypopes , les Limes , les Houlettes , e t c . , que
nous n’avons pas négligés. En g éné ra l, on peut
dire que parmi les univalves, le Mollusque transmet
à son enveloppe le fond et l’ensemble de
sa coloration. Il est cependant de remarquables
exceptions à cet égard.
La première classe, celle des Céphalopodes,
nous a fourni un assez bon nombre dïnd ivid u s,
bien moins communs toutefois dans la zòne torride
que dans la tempérée, où on les pèche par
centaines, comme cela a lieu sur les côtes de lO -
céan et probablement de la Méditerranée. Dans
les pays chauds, au contra ire, il faut les rechercher
avec soin. La plupart ont d’assez belles couleurs.
Le genre Poulpe paraît être le plus commun,
puis le genre Calmar; ensuite viennent les Seiches.
Encore dans les contrées équatoriales trouve-t-on
plus d’individus de Sepiotlieuthis, qui tiennent le
milieu entre ces deux genres, que de Seiches proprement
dites. Il n’est pas rare de rencontrer en
pleine mer très aularge des Calmars *. C’est même,
la plupart du temps, de ces animaux que se nourrissent
les oiseaux grands voiliers. Ces Mollusques
voraces doivent à leur facilité de progression de
s’éloigner autant des côtes, qui pourraient leur
offrir une nourriture plus abondante et pins assurée.
Peut-être aussi y en a-t-il d’essentiellement
pélagiens. Nous observâmes un jour combien ils
ont de vitesse dans leurs mouvements, lorsqu’ils
nagent en pleine eau. liCur déplacement est brusque,
et ils s’arrêtent court, sans avoir l’air de mouvoir
aucune de leurs parties. Dans ce mécanisme
qu’ils ont de commun avec les Médusaires, leur
manteau sevd a git; ils vont a reculons, et peuvent
même s’élancer hors de l’eau lorsqu’ils sont poursuivis.
Leur vue est si perçante qu’un naturel de
* Dans le vo yag e de V Uranie nou s en trou vâmes sous l’équ ateu r de
l’A tlau tiqu e un f ia gm e n l pesant environ cen t l iv r e s , q ui pen t donner une
idée de c e que d e va it ê tre l’animal en tie r.